GHT Champagne : des soins des dents au plus près des résidents

Depuis trois ans, une équipe du CHU de Reims sillonne les routes de Champagne pour amener une offre de soin dentaire complète jusqu’au sein même des EHPAD du GHT. Objectif : aller vers ceux qui sont trop dépendants ou incapables de se déplacer.

 

© CHU Reims

Troubles cognitifs, perte de mobilité, grande dépendance… Tout le monde ne peut pas se rendre chez le dentiste, même en VSL. Pourtant, mal suivie, voire non soignée, la bouche peut ouvrir sur de nombreuses autres pathologies au nombre desquelles s’affiche la dénutrition, sans même parler des effets délétères de la douleur sur la santé : anxiété, repli sur soi, dépression. Depuis le dernier trimestre 2020, une équipe du pôle de médecine bucco-dentaire du CHU de Reims a donc décidé d’apporter – sur plateau mobile – ses services aux résidents les plus vulnérables de 10 EHPAD du GHT champenois.

1500 consultations en 2022

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À raison de quatre jours par semaine, plus de 1500 consultations ont ainsi été dispensées en 2022 par cette « team » itinérante placée sous la responsabilité du docteur Sandrine Grenier et composée de deux chirurgiens-dentistes opérant en alternance, d’une assistante dentaire et de deux étudiants mobilisés à des fins de formation gérodentaire.

Car l’objectif premier est bien là : pouvoir traiter, dans un cadre le moins anxiogène possible, ces personnes âgées vivant avec la maladie d’Alzheimer et pour lesquelles l’accès aux soins s’avère difficile. Le principe du dispositif est donc simple : « le cabinet va à eux, avec une équipe qui s’adapte aux patients et non l’inverse, quitte à devoir intervenir en position couchée », résume Carole Etiennot, cadre administratif de pôle.

Des soins préventifs et curatifs

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Dans le Jumpy standard aménagé par les ateliers du CHU, fauteuil dentaire, scialytique mobile, unité de soins portables et meuble roulant contenant les instruments et produits dentaires autorisent une large palette d’interventions, du simple détartrage à la petite extraction en passant par la réparation d’une prothèse.

« Les demandes émanent des familles et équipes des EHPAD, ou suivent un plan de soins établi après un premier bilan par ailleurs proposé à chaque nouvel entrant. En fonction, l’assistante dentaire organise ensuite les consultations et les prépare à partir des stocks du pôle », détaille la cadre administratif. Puis à chaque retour au pôle, l’unité dentaire, qui s’est vue installée dans un local de l’établissement visité ou carrément portée en chambre si nécessaire, fait évidemment l’objet d’une décontamination systématique.

Une unité qui a les dents longues

Soutenu à hauteur de 150 000 euros par l’ARS Grand Est et le Département de la Marne à sa création, budget de départ qui a permis l’acquisition du camion et des matériels ainsi que le portage salarial de l’assistante dentaire pour une première année de fonctionnement, le dispositif cherche aujourd’hui de nouveaux moyens pour optimiser son succès.

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« Si depuis trois ans, plus de 3 000 résidents d’EHPAD vivant avec des troubles cognitifs ont déjà pu bénéficier de cette action, une deuxième unité dentaire, par exemple, permettrait de rendre nos déplacements encore plus efficients et d’assurer l’activité en cas de panne », glisse Carole Etiennot.

L’ambition de l’unité mobile, serait aussi d’ouvrir ses services à d’autres Ehpads du territoire. Grand prix 2023 de l’appel à projet « Vers un Hôpital Alzheimer Friendly », (lire notre article du 25 mai 2023) le cabinet de gérodontologie mobile du CHU de Reims sait donc déjà comment utiliser les 10 000 euros qui lui ont été attribués dans ce cadre. Car en matière dentaire aussi, le financement constitue bien le nerf… de la guerre.

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