Flotte auto verte : l’IME Le Colombier monte en charge

Pour certains parcs, la réglementation impose désormais aux établissements sanitaires et médicosociaux, lors du renouvellement de véhicules, des quotas d’engins à faible ou très faible émission de CO2. L’Institut médico-éducatif Le Colombier, qui verdit progressivement sa flotte depuis 2017, a ouvert le capot et détaillé son approche lors d’un webinaire organisé par le Resah à l’occasion de la Semaine du développement durable.

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Verdir son parc ? Une solution pour moins polluer (les transports représentent 16 % du bilan carbone du secteur de la santé). Pour faire aussi à terme des économies sur les factures de carburant, vu l’évolution des prix à la pompe. Et enfin respecter la réglementation qui se veut moteur de la métamorphose des parcs, avec, lors du renouvellement de véhicules, plusieurs quotas applicables aux hôpitaux et aux établissements médicosociaux, pour les flottes de plus de 20 engins (cf article L224-8 du Code de l’environnement).

Analyser les usages avant toute chose

Pour autant, « on ne verdit pas pour verdir, il faut d’abord analyser les usages », a insisté Jamel Mahcer, manager projets complexes/logistique à l’ANAP, laquelle a publié un guide sur la problématique (lire notre article du 23 septembre 2022). Inutile donc de se précipiter et de passer directement la 5e vitesse.

Durant la webconférence organisée le 29 septembre, l’expert a rappelé toutes les étapes préalables au choix d’un véhicule par rapport à un autre : inventaire du parc, interrogation sur les besoins d’optimisation, étude de l’offre en coût complet, définition d’une stratégie achat…  Car il peut s’avérer pertinent, selon les besoins, de préférer la location à l’achat, et, dans ce cas de figure, de privilégier la LLD, à l’image du CH Bretagne Atlantique (lire notre article du 24 février 2023).

Retour positif pour le SESSAD

Des préceptes suivis quasiment à la lettre par l’Institut médico-éducatif Le Colombier, implanté en zone rurale à La Roque d’Anthéron, à une trentaine de kilomètres d’Aix-en-Provence. Dès 2017, l’IME planche : serait-il pertinent d’équiper son service d’éducation spéciale et de soins à domicile (24 jeunes pris en charge dans un rayon de 40 km) de véhicules à plus faible émission ? Après un recensement du kilométrage parcouru, l’IME choisit finalement de remplacer une seule des quatre voitures essence par une électrique, via une LLD de quatre ans.

« Le retour est plus que positif », a témoigné Laurent Dietrich, ingénieur hospitalier et responsable des services économiques et logistiques de la structure médicosociale. Pour preuve, la LLD a été renouvelée, avec une version actualisée de l’automobile dont le rayon d’action s’est amélioré. Et un second véhicule électrique est envisagé.

Plutôt l’hybride pour l’UMAI

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Quatre ans plus tard, la même question se repose lors de la création de son unité mobile d’accompagnement intensif (UMAI), susceptible d’intervenir partout dans les Bouches-du-Rhône. Là encore, le besoin pousse l’IME à retenir un véhicule hybride simple. « La gestion des recharges aurait été délicate, étant donné les déplacements réguliers avec de jeunes usagers à bord », a justifié Laurent Dietrich. De nouveau, le retour d’expérience valide le choix. « Les véhicules hybrides répondent parfaitement aux besoins avec une consommation de carburant mesurée. »

À la tête d’un parc de 20 véhicules, la structure médicosociale étudie maintenant le passage à l’électrique d’autres thermiques. Notamment des neuf places diesel et des cinq places type « ludospace ». Mais le comparatif économique la fait réfléchir. L’IME a calculé, dans le cas d’une LLD, qu’une automobile électrique (batterie 75 kWh) lui coûterait 900 euros par mois (sans la recharge), contre 510 en diesel (carburant inclus).

Recharge ouverte aux voitures des agents

En attendant, l’établissement provençal a profité d’une opération d’extension et de réhabilitation de son bâtiment principal pour faire installer, après une analyse technique et financière, deux bornes doubles, soit quatre points de recharge sur le parking le plus proche du réseau. Une solution est en cours de finalisation. Elle permettra évidemment aux véhicules de l’IME de se recharger gratuitement. Mais elle offrira aussi aux agents la possibilité de le faire pour leur automobile personnelle, en réglant la dépense grâce à une carte ad hoc.

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