La LLD, un virage bénéfique pour le CH Bretagne Atlantique

Depuis 2016, le CH Bretagne Atlantique roule en location longue durée. La formule lui a permis non seulement de disposer de véhicules récents moins gourmands en carburant, d’externaliser la maintenance et les dépannages, mais aussi de verdir son parc aujourd’hui composé pour un quart d’automobiles électriques.

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« Quand j’ai pris mes fonctions à Vannes en 2014, le parc était vétuste. L’hôpital était propriétaire de 81 véhicules âgés, achetés aux ventes aux enchères avec parfois plus de 100 000 km au compteur. Plusieurs directions géraient leur propre pool. Et il existait un atelier mécanique, comprenant 4 agents, dont le matériel était vieillissant. On constatait des consommations de carburant monstrueuses pour les poids lourds même avec un kilométrage limité ».

Après ce rapide coup d’œil dans le rétroviseur, Thomas Maréchal, directeur des achats du CH Bretagne Atlantique, embraye sur la question du renouvellement de la flotte. Son service mène l’enquête. Le parc pourrait être réduit à une soixantaine d’unités en optimisant le pool, modernisé et verdi avec l’introduction de l’électrique.

« Mais l’hôpital ne pouvait pas tout remplacer du jour au lendemain et il aurait fallu trois ou quatre exercices budgétaires. Sans compter la nécessité d’actualiser le matériel de l’atelier, notamment les ponts ». Faisant fi de résistances internes, la direction générale lui donne le feu vert pour la solution de la location longue durée (LLD).

Un meilleur service

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Démarré en 2016, le premier contrat est reconduit en 2020. Après plus de six ans, le CHBA est satisfait du changement de formule. Car le prestataire met à disposition véhicules légers, TPMR, camionnettes et camions, en prenant aussi à son compte la maintenance préventive, les remplacements éventuels en cas de panne, ainsi que tous les contrôles réglementaires, y compris ceux des hayons des poids lourds. « On met de l’essence, on prend une assurance et c’est tout », résume Thomas Maréchal.

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« Tout le monde est très content de ce dispositif », assure-t-il. Les anciennes voitures ont été revendues au personnel à des prix défiant toute concurrence. Les agents roulent avec des véhicules neufs. L’impact carburant saute aux yeux. « On est passé de 7 à 4,3 litres aux cent kilomètres en moyenne pour les VL », chiffre le directeur des achats. Et la LLD a été couplée avec une réservation informatisée des voitures.

« C’est extrêmement apprécié des secrétaires qui gagnent environ une heure de travail par semaine. Le nouveau système a éliminé de nombreux ennuis quotidiens qu’elles avaient à gérer auparavant : les oublis, un changement de voiture au dernier moment, un véhicule revenu en retard et indisponible… ». Et pour limiter les déplacements individuels, des navettes inter-établissements ont démarré l’année dernière.

Mue décarbonée de la flotte

Thomas Maréchal © DR

Le parc a commencé concomitamment sa mue décarbonée. D’abord des Zoé, puis des 208, bénéficiant d’une plus grande autonomie. « Ce n’est pas du green washing, c’est concret. Les agents, qui étaient au début un peu frileux vis-à-vis de ces véhicules automatiques parce qu’ils en n’avaient pas l’habitude, ont appris à s’en servir. » L’opération est-elle une bonne affaire économiquement ?

Difficile à dire, répond le directeur des achats, qui a demandé à son contrôleur de gestion de plancher. Repassée à 80 unités en raison de la multiplication des déplacements engendrés par la direction commune (Vannes, Auray Ploërmel, Josselin, Belle-Île et Malestroit) et le GHT (le CHBA est établissement support depuis 2018), l’augmentation de la flotte a changé la donne.

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La part grandissante de l’électrique (un quart du parc aujourd’hui) pèse également. « Pour l’instant, les véhicules de ce type restent plus chers à louer que les thermiques », pointe Thomas Maréchal. En raison des tarifs, le CHBA n’a pas choisi cette option pour les camionnettes et camions. « Mais en vue du prochain marché, j’ai demandé à l’équipe de réaliser un sourcing pour l’hydrogène concernant les poids lourds. Car la technologie sera certainement plus aboutie dans les années à venir ». Quoi qu’il en soit, « avec la LLD, le service rendu est bien meilleur », défend Thomas Maréchal.

Le rôle clef du gestionnaire de parc

Le directeur des achats insiste sur le rôle essentiel du gestionnaire du parc, emploi occupé par un ancien mécanicien de l’atelier. Un poste clef pour une exécution du contrat sans sortie de route. Outre le petit entretien de premier niveau (huile, lave-vitre, pression des pneus…) et l’optimisation des réservations (covoiturage), il veille au roulage équilibré de chaque automobile.

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Car si le cap des 10 000 km par an est dépassé, l’hôpital paie une pénalité. Le gestionnaire concourt enfin à la meilleure restitution possible des véhicules au loueur. « Comme il les revend, le prestataire veut récupérer des engins au faible kilométrage et en parfait état. Mais, au bout de 4 ans, il est rare d’avoir un véhicule immaculé », explique Thomas Maréchal.

Parechoc légèrement abîmé, enjoliveur rayé, tapis de sol sali, intérieur maculé de tâches… Le moindre pépin a des conséquences contractuelles financières. Voilà pourquoi le gestionnaire bichonne son parc, effectue de petites réparations et sensibilise les conducteurs à la nécessité de faire attention, jusque dans le moindre détail. « Il fait par exemple la chasse à ceux qui boivent du café pendant leur déplacement ».

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