Fondation Santé Service : en route vers l’entrepôt automatisé

Premier opérateur français de l’hospitalisation et de l’accompagnement médical à domicile, la Fondation Santé Service doit répondre à des besoins croissants, avec une estimation de 1700 envois quotidiens en 2030. Et compte, pour cela, sur un système de stockage automatisé, avec une flotte de 24 robots, qui fait rimer productivité et sécurité.

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Les chiffres claquent comme la langue du cavalier stimulant sa monture : 3 000 patients par jour dans dix ans contre 1 900 à ce jour, soit 1 200 commandes quotidiennes à traiter au lieu des 750 actuelles et deux tiers de livraisons supplémentaires à honorer !

Afin de servir la croissance de ses activités qui, depuis 1958, consistent dans l’hospitalisation, les soins infirmiers et l’accompagnement des patients franciliens à domicile, la Fondation Santé Service doit clairement passer à la vitesse supérieure. Pour ce faire, la structure a donc décidé une restructuration massive de sa Pharmacie à usage intérieur (PUI) fondée sur l’automatisation de son entrepôt.

1 700 colis par jour en 2030

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L’objectif est limpide : « préparer les commandes dans des surfaces et délais optimisés », pose le directeur général de la Fondation Ghislain Promonet. En effet, de cette base névralgique située à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine), « 1 700 colis – poches de chimiothérapie, médicaments, dispositifs médicaux – devront, en 2030, être chaque jour préparés et expédiés au domicile des patients par des tournées programmées auquel s’ajoutera un circuit d’urgence livrant, sous 5 heures, n’importe quel point d’Ile-de-France », détaille Éric Tan, responsable logistique et méthode chez Fondation Santé Service.

Outre une automatisation de la chaîne de convoyage par une formeuse automatique de colis en entrée et une fermeuse automatique des colis en sortie, le pari repose principalement sur la solution Autostore intégrée par Element Logic, pari exposé lors de la journée « Robots et automates », organisée par l’ANAP et le Resah le 28 juin dernier.

Jouer sur la hauteur

Sur une superficie contrainte par le coût de l’immobilier francilien, « l’avantage majeur de l’autostore est d’abord de compacter le stock en travaillant sur la hauteur », explique Éric Léger, en charge de la « supply chain » au sein du cabinet KPMG que la Fondation a missionné pour donner corps à ses objectifs.

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Sur un périmètre de 490 m2 circonscrit par des grilles aluminium, plus de 3 700 références seront ainsi stockées au moyen de 12 500 bacs compartimentés et empilés par colonnes de 16. Active 24h/24 et 7j/7, une flotte de 24 robots organisée en damier prélèvera ces bacs par le dessus, bacs alors acheminés vers des postes de prélèvement manuel où les colis (médicaments et DM) seront ainsi constitués avant d’être convoyés, par tapis roulants, jusqu’au contrôle final.

L’ensemble du système se verra piloté par des systèmes informatiques nouveaux, indispensables à la performance de l’ensemble : le référentiel articles et fournisseurs unique MDM, ERP pour les commandes aux fournisseurs, WMS pour la gestion des stocks, WCS pour le pilotage des convoyeurs et de la mécanisation et TMS pour l’appel aux transporteurs.

Plus de 40 % de productivité supplémentaire

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Résultat : « avec 514 pick/heure en 2030 contre 360 en 2022, une productivité accrue de 42 % », selon Christophe Pichol-Thievend, associé KPMG. Mais l’autostore ne se contentera pas de densifier la surface de stockage pour en optimiser l’exploitation : par la baisse des erreurs de saisie et une meilleure traçabilité du circuit, il renforcera aussi la sécurisation de la prise en charge médicamenteuse et permettra de minorer les écarts d’inventaire.

Associé à une nouvelle ergonomie des postes opérateurs, « l’entrepôt automatisé contribuera également à améliorer les conditions de travail des salariés de la Fondation : suppression des taches à très faible valeur ajoutée, des déplacements et des ports de charge », ajoute Éric Tan.

Un investissement global de 23 millions d’euros

Enfin, et c’est important, la solution robotique offrira une réduction notable de l’empreinte environnementale avec des commandes désormais massifiées en une expédition unique par patient et par jour, et ce dans un colis systématiquement redimensionné, en fin de flux, au regard de son contenu. Bref, autant d’arguments qui ont très certainement pesé lourd au moment du choix technique…

Suffisamment en tout cas pour équilibrer une balance qui, du côté de l’investissement, affiche quand même un coût de 23 M€, dont 6 M€ pour la seule automatisation et 2 M€ requis par les systèmes d’information. Mise en œuvre du projet attendue pour le premier semestre 2024.

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