Fauteuils en libre-service au CHU de Nantes

La mise à disposition de fauteuils roulants est facilitée depuis peu au CHU de Nantes par l’installation de deux stations, façon vélos en libre-service, fournies par un prestataire israélien. Le test va durer trois mois.

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Il n’y avait que l’institut mutualiste Montsouris, dans le 14ème arrondissement de Paris, à proposer ce service en France. Le CHU de Nantes a ouvert deux stations de fauteuils roulants en libre-service début février, l’une de huit fauteuils à l’entrée principale de l’hôtel-Dieu, l’autre de six fauteuils à celle de la pédiatrie qui dessert plusieurs autres services.

« Nous voulions innover dans la facilité de déplacement des patients et du public chez nous. Le fauteuil roulant est une réponse face à l’étendue de notre établissement. Il est là pour toute personne à qui les distances à parcourir pose un problème. Qu’elle soit malade, handicapée ou simplement fatiguée », indique Orianne Le Gabellec, coordinatrice de la politique d’accueil du CHU.

« Le libre-service modernise la solution que nous apportons. Il est très visible, l’accès aux fauteuils est simple et ils sont plus facilement ramenés à leur point de départ. Cela facilite la vie de nos agents d’accueil qui n’ont plus, chaque jour, à partir en « chasse » pour les récupérer dans l’établissement ou autour », poursuit-elle.

Gratuité pendant 4 heures

Jusqu’ici une quarantaine de fauteuils pouvaient être empruntés aux différentes entrées de l’hôpital. Par exemple auprès du service courrier à proximité du hall d’entrée de l’hôtel-Dieu. Des fauteuils qui, malgré leur nombre, n’étaient pas toujours disponibles en nombre suffisant.

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Les nouvelles stations n’ont pas besoin, en principe, de l’aide du moindre agent. Sauf pour la procédure de départ, relativement simple à suivre pour déclencher la mise à disposition du fauteuil. Comme à une station de vélo en libre-service, il faut une carte bancaire, en laisser l’empreinte à la borne informatique, donner un numéro de téléphone et valider des conditions générales d’utilisation du service qui prévoient le paiement de 400 € si le fauteuil n’est pas rendu dans les 48h. On obtient le numéro du fauteuil attribué. Il n’y a plus qu’à s’en servir.

Les quatre premières heures sont gratuites. Au-delà, il en coûte 2 € de l’heure qui seront prélevées sur la carte bancaire. Pour restituer le fauteuil, il suffit d’indiquer à la borne le numéro en 4 chiffres situé sous un des accoudoirs du fauteuil. « Jusqu’ici, le temps d’utilisation moyen est d’une heure et demie. Le service est gratuit pour la très grande majorité des utilisateurs, ce qui est notre objectif », indique Orianne le Gabellec. Le nombre de fauteuils à chaque station semble, lui aussi, suffire. Cela fera partie des points de vérification prévues au bilan de l’expérimentation, début mai.

A l’essai

Les deux stations de fauteuils roulants ont été installées par Wheelshare, une société israélienne. La même qu’à l’institut Montsouris et, entre autres, qu’à l’hôpital de Dusseldorf, en Allemagne. La société se dit présente Angleterre, en Allemagne, en Turquie, en Espagne, en Italie, en France et en Israël.

Elle vise la clientèle des hôpitaux et des aéroports, lieux naturellement étendus dans lesquels les distances à parcourir le plus souvent à pied sont importantes. Elle affirme compter déjà 500 000 utilisateurs dans le monde et enregistrer 20 000 locations de fauteuils roulants par mois, avec un retour de degré de satisfaction de 4,5 sur 5.

Jusqu’ici, le CHU de Nantes ne procède qu’à un essai, tout est gratuit pour lui. « Wheelshare ne nous a demandé que des emplacements, une prise électrique et une connexion au réseau internet », détaille Orianne Le Gabellec. La société est en train de passer un contrat de maintenance avec un prestataire régional. Elle assure aussi la gestion-client avec les utilisateurs.

Service offert aux patients

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Ceux-ci en appellent encore parfois aux agents d’accueil de l’hôpital qui ne sont pas loin, quand ils rencontrent des difficultés avec la borne. Mais ils peuvent aussi appeler un service-client (hotline). Les mêmes agents d’accueil l’ont testé. Il vient de s’étoffer d’opérateurs parlant français, en plus de l’anglais et de l’allemand.

La géolocalisation des fauteuils n’est pas une option disponible mais elle est au programme de Wheelshare. Ce développement pourra être proposé aux établissements qui le réclameront, peut-être avec la réserve qu’ils disposent d’un réseau wifi.

Si le CHU pérennise le service, il devra payer un abonnement et une cotisation variant avec le nombre de stations et de fauteuils proposés. Un coût qu’il assumera intégralement, son objectif n’étant pas qu’il en tire des bénéfices mais que le service reste gratuit pour les patients et le public. « C’est un service essentiel, il nous le faut et comme cette solution facilite beaucoup la mise à disposition des fauteuils que nous avons à gérer quotidiennement… », juge Orianne Le Gabellec.

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