CHU de Bordeaux : concilier vie perso/pro pour fidéliser

Pour mieux conserver ses talents, le CHU de Bordeaux multiplie les initiatives en faveur d’une meilleure conciliation des vies professionnelle et personnelle. Par exemple avec des crèches intégrées, une appli réservée aux volontaires pour les rappels en temps de repos, et une sorte d’agent immobilier interne.

Une quatrième crèche verra le jour en 2025 au CHU de Bordeaux. Cette structure de 60 berceaux viendra en complément des trois existantes qui vont être totalement reconstruites et passées de 60 à 95 berceaux chacune, et d’une réservation de 7 berceaux dans une crèche du Département.

De fait, chez le premier employeur de Nouvelle Aquitaine, avec quelque 15000 salariés, recruter est devenu encore plus difficile depuis la pandémie de Covid-19. Ici, le renforcement de l’offre d’accueil des jeunes enfants du personnel s’inscrit dans une politique plus large d’attractivité par la fidélisation.

La fidélisation au cœur de l’organisation

Mathieu Girier

Signe des temps, le pôle Ressources Humaines, piloté depuis mars 2020 par Matthieu Girier, a opté pour une organisation particulière où la directrice de l’organisation, Perrine Cainne, recrutée en avril 2021, a depuis également pris sous sa coupe l’attractivité et la fidélisation. D’autres recrutements s’en suivent aujourd’hui pour reconfigurer la gouvernance des crèches : une personne « petite enfance » et un « gestionnaire de crèches », tous deux à temps plein.

« Cette équipe a vocation à piloter la politique de commercialisation et de distribution des berceaux avec l’objectif de faire remonter le nombre d’heures facturées », précise le DRH, qui vise l’équilibre économique grâce à cette optimisation.

La fidélisation passe par l’accompagnement pour trouver un logement. Ainsi les trois actuelles crèches bientôt reconstruites seront intégrées au sein de résidences hospitalières où le CHU disposera de 100 à 150 logements, principalement des T2 et T3. Une première pour ce CHU qui n’avait jusque-là jamais détenu d’habitations en propre.

Des conventions avec des bailleurs

En parallèle, il s’apprête à signer deux accords de partenariats avec un bailleur, en plus des quatre actuels, le premier partenariat ayant été noué en 2018, avec CDC Habitat. Une personne dédiée au RH est tenue au courant des disponibilités de ces partenaires et peut informer les professionnels des offres. A l’instar d’un agent immobilier pragmatique, elle connait le marché du logement local et peut aussi avertir les professionnels qui cherchent un peu trop la perle rare. Et ça marche !

« En 2023, ce système nous a permis de répondre à 216 demandes  » détaille Perrine Cainne. « Il s’agit de tous types de logement, sociaux ou intermédiaires ». D’ailleurs, les cibles d’habitats sont en train d’être élargies  : à la colocation, aux meublés, à des résidences sociales pour les jeunes professionnels et les étudiants… Et même aux particuliers, rassurés de louer à du personnel hospitalier. « Grâce à eux, nous avons pu loger une cinquantaine de personnes  », se réjouit Perrine Cainne.

Mieux gérer les absences

Perrine Cainne

Les enquêtes auprès du staff ont montré qu’un irritant majeur pour concilier ses vies personnelle et professionnelle tenait dans les rappels lors des temps de repos, pour palier des absences impromptues. « Nous réfléchissons à des organisations adaptées parce que lors d’une absence on n’est pas toujours obliger de remplacer, notamment quand le service n’est pas totalement occupé. Parfois une petite réorganisation suffit, un horaire un peu différent si le personnel est d’accord », explique Perrine Cainne, qui travaille main dans la main avec les directeurs des soins pour mettre un process en cours dans chaque pôle.

Déjà, une appli, baptisée Bali – ça fait rêver !- a été conçue pour le rappel du personnel en cas de besoin. Les volontaires s’y inscrivent. Quand l’un est sollicité pour une mission, il peut alors l’accepter ou pas. « Cela marchait très bien, mais cela fonctionne moins », résume Perrine Cainne, qui constate que les gens trop sollicités fatiguent. La solution n’est donc pas la panacée.

Dans ce contexte, le CHU met en place un système de suppléance permanent. Au départ les besoins de deux pôles ont été cartographiés en tenant compte du taux d’absentéisme moyen. « Ce à quoi on a ajouté deux jours de formation par personne », précise Perrine Cainne, qui tient ainsi à sécuriser la capacité de chacun à se former. Un pool de suppléants a été constitué à partir de ces données. « Cela prend du temps, au bout d’un an, 15 pôles ont été validés sur 19  », estime Perrine Cainne.

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