Mobilité douce : l’hôpital Mondor aux petits soins des vélos

Engagé dans une démarche pro-mobilités douces, l’hôpital Henri Mondor a multiplié et sécurisé ses places de parking de vélos. Des animations encouragent tous les personnels à préférer la « petite reine » au quotidien.

© DR

Des blouses blanches côtoient les bleus de mécaniciens aux mains habiles sur les dérailleurs et les freins de vélos à l’hôpital universitaire Henri Mondor. Le 10 mai dernier, l’établissement de l’AP-HP proposait un atelier de réparation des deux-roues à ses équipes.

L’événement est né à l’initiative du groupe de travail « mobilités et accessibilité » du comité de pilotage « développement durable » de l’établissement, un groupe copiloté par le chirurgien Raffaele Brustia et par Jocelyne Jouchter, responsable expérience patient, responsabilité sociale environnement & développement durable. Il est le fruit de l’analyse d’enquêtes annuelles menées sur les mobilités. Dans l’édition 2021 du sondage, les personnels cyclistes déclaraient souhaiter des points de stationnement sécurisés et sans système de pince-roues qui dégradent facilement les vélos.

D’où le choix de la « mise en place des racks de stationnement pour les vélos et la sécurisation sur Henri Mondor de 2 parcs à vélos de 126 places à destination des personnels (abris 1 et 2 sur le plan ci-dessous) », indique Jocelyne Jouchter. Désormais, l’hôpital, qui compte 4500 professionnels (soit la moitié du GHU composé de 5 établissements), met à disposition 174 places de vélos, alors qu’il y en avait moins de 100 avant 2021.

126 places sécurisées

Jocelyne Jouchter

La place étant contrainte, les stationnements pince-roue d’un parc existant ont été remplacés par des racks sécurisés sur deux niveaux. De plus, un deuxième parc a été créé pour bénéficier au total de 126 places sécurisées. Leur protection est assurée avec le même badge que celui qui permet au personnel de circuler dans l’hôpital. Budget de l’équipement réalisé en collaboration avec la direction des travaux et investissements : 41 000 € qui proviennent d’une dotation de la « Fondation de l’AP-HP soutient les soignants ». « Nous avions aussi monté un dossier pour le programme Alvéole (qui permet de financer à hauteur de 60 % la création de places de stationnement vélo à proximité d’établissements publics, NDLR) mais il n’a pas été retenu », précise Jocelyne Jouchter.

Aujourd’hui tout le monde semble satisfait. « Il n’y a quasiment pas de maintenance. Pour l’instant nous n’avons aucune casse à déplorer », se réjouit-elle. Du côté des cyclistes, le nouveau système est majoritairement apprécié. Cela dit, certains déplorent qu’il soit plus compliqué de ranger son vélo en haut qu’en bas. De plus, les vélos dotés de paniers ou de siège enfants, interdisent l’utilisation de l’étage s’ils sont placés en bas. Des notes ont été diffusées pour inciter les personnels ainsi équipés à s’installer sur le rack supérieur.

Une stratégie vélo

© DR

L’hôpital a déjà multiplié les initiatives concernant le vélo. Il s’est équipé d’une borne d’autoréparation avec des tournevis, des clés, et une station de gonflage. Lors du Mois de la mobilité 2022, une animation a déjà permis aux professionnels de marquer leur vélo pour les identifier. « Cela avait bien plu même si seulement une quinzaine de personnes en ont profité », remarque Jocelyne Jouchter.

Et c’est durant l’édition 2023 de cette campagne, qu’un atelier de remise en état des vélos a été mis à disposition le 10 mai dernier. Pour ce jour-là, l’entreprise d’insertion Cyclocare, s’est mis en ordre de marche afin de remettre 15 vélos en état, et fournir un système de prise de rendez-vous en ligne, via un QR code qui a été diffusé sur la newsletter interne, sur l’intranet et sur des affiches dans les parcs à vélos. L’hôpital n’a donc pas eu à gérer de planning.

Une façon de se démarquer

Finalement 20 personnes s’étaient inscrites, mais seules 14 se sont présentées, avec un modèle adulte ou enfant, en ce jour où la pluie avait sans doute découragé les autres. « C’est un véritable succès. Ils ont apprécié : ils n’avaient que les pièces à leur charge, le prestataire était payé par l’hôpital », atteste Jocelyne Jouchter.

Au-delà des vertus environnementales de l’encouragement au vélo, le service des ressources humaines y voit aussi un atout. « Cela s’inscrit dans l’attractivité et la fidélisation des équipes. C’est aussi une façon de nous démarquer  », pointe la responsable RSE et développement durable.

Une autre réflexion est en cours pour dédier une zone de stationnement des vélos à destination des usagers de l’hôpital, les visiteurs et les patients, ces derniers étant souvent encourager par les médecins à pratiquer une activité physique. « L’idée serait d’implanter un parc à vélos classique, non sécurisé, mais proche d’une zone comme un PC sécurité, où un contrôle visuel informel mais facile serait possible » précise Jocelyne Jouchter qui espère avoir un budget pour cela dès 2024.

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *