« L’imprimerie est l’artillerie de la pensée », estimait Rivarol. Elle peut être aussi canon en matière de développement durable. La preuve, cela fait maintenant plus de dix ans que le service reprographie du CHU de Nice cherche à maîtriser au maximum l’impact environnemental de ses activités. Autrement dit la reproduction et l’impression de multiples documents administratifs standards (cartons de consultations, feuilles de laboratoires…) ou sur mesure (ordonnances à trois volets, pochettes à rabats…), et de supports de communication (affiches destinées aux patients et visiteurs…).
7508 ramettes de papier
© CHU Nice
Car, sauf coquille du rédacteur, les chiffres de son travail ont de quoi donner le bourdon : 2 292 983 tirages offset, 2 910 613 copies en noir et blanc sur un copieur haut volume, 212 563 copies sur un dupli-copieur, 695 030 copies couleur sur un copieur couleur. Soit 7508 ramettes de papier ! Le tout pour le compte du CHU mais aussi pour les 5 autres établissements du GHT 06.
La première étape se concrétise par l’obtention de la certification Imprim’Vert®, attestant la mise en place de pratiques respectueuses de l’environnement. En 2020, alors que cette dernière est renouvelée pour la 10e année, le service veut aller plus loin. Il se prépare alors à la certification PEFC. Après un audit mené en mai 2022, celle-ci, relative à l’utilisation durable des ressources forestières, est obtenue durant l’été.
Les leviers de la formation et des achats
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Pour parvenir à ses fins, la « repro » a misé sur la montée en compétence de toute son équipe. Ses agents, tous issus de la filière des arts graphiques, ont suivi une formation approfondie sur les pratiques durables dans la chaîne de production et, lors de l’arrivée d’une nouvelle machine, de formations pour en tirer le maximum. Leur encadrant, Gilles Lombard, responsable du service depuis 1992, a bénéficié d’une formation d’une semaine à la démarche de certification dans le secteur de l’imprimerie.
Les achats ont eu naturellement un rôle clef. Le papier en tête. Le CHU a choisi des fournisseurs certifiés PEFC, implantés en France et conformes au Règlement sur le bois de l’Union Européenne (RBUE). De quoi pouvoir tracer les produits utilisés, y compris les essences de bois et leur origine. À ce jour, 90 % des commandes de papier sont certifiées PEFC.
Des encres recyclables et des économies d’énergie
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Les encres polluantes ont été lâchées. L’imprimerie de l’hôpital azuréen emploie exclusivement des substances végétales 100 % recyclables. Un bon point aussi pour la QVT puisqu’elles ne dégagent pas de substances nocives. Idéales pour confectionner des produits sur mesure, deux nouvelles machines, moins gourmandes, ont apporté leur écot : 5400 litres d’eau épargnés et 2000 litres de produits chimiques en moins.
Jouant sur tous les tableaux, le service a cherché aussi à passer au massicot l’énergie utilisée. Mise en veille automatique du matériel, lumières éteintes pendant la pause-déjeuner… L’an dernier, les efforts ont permis de réduire la consommation de 12 %. L’équipe ne veut pas s’endormir sur ses lauriers. Un comité de suivi a été installé pour maintenir le degré d’exigence et préparer au mieux les prochains audits Imprim’Vert® (2026) et PEFC (2027). D’un moral à toute épreuve, Gilles Lombard a bien l’intention de plancher désormais sur le sujet du bilan carbone. La « repro » du CHU de Nice espère que d’autres établissements suivront son exemple. Même si elle sait, en imprimerie comme ailleurs, que les hirondelles ne font pas le printemps.
