La question du papier, la communauté urbaine de Dunkerque (CUD) connaît. Le mot d’ordre, c’est acheter mieux et acheter moins. Cela fait presque 20 ans que la réduction de la consommation est recherchée, a rappelé Clovis Sabau, responsable des achats pour les usagers et les services de la CUD, lors du dernier webinaire du Programme achats circulaires et solidaires, dispositif porté par la Métropole du Grand Paris, les Canaux, l’Institut national de l’économie circulaire et l’Obsar, en partenariat avec le CGDD.
Pour réduire l’usage, la CUD a édicté des règles qui n’ont rien d’original, a expliqué le responsable des achats : impression en grand nombre pris en charge par la reprographie et sa presse numérique, code d’accès nécessaire aux solutions d’impression, recto-verso automatique, autorisation hiérarchique pour imprimer en couleur… « Nous travaillons avec moyens généraux pour mettre un petit « nudge » aux collègues : une impression couleur c’est 10 copies noir et blanc ». Ajoutez à cela la dématérialisation des pratiques avec la mise en place de parapheurs (notamment pour les marchés publics) et de cartables électroniques (tablettes) pour les élus.
Les prestataires invités à livrer des documents moins écocides
Une disposition insérée dans les marchés de copieurs demande que les tablettes numériques disposent d’un outil de comptage permettant d’avoir un suivi des consommations individuelles. Autant de mesures qui facilitent une utilisation raisonnée des copieurs. L’établissement intercommunal cherche aussi à sensibiliser ses prestataires. Les titulaires de marchés de prestations intellectuelles sont invités, dans la mesure du possible, d’utiliser des polices de caractère moins gourmands en encre, à l’image d’Ecofont (police assortie de trous blancs), et à produire des livrables moins écocides (pas de double interlignage, noir et blanc, réduction maximale de pages à imprimer si besoin…).
La CUD, qui a mutualisé sa commande publique avec la ville en novembre 2021, cherche aussi à se procurer du papier toujours plus respectueux de l’environnement. Tous les services, sauf l’imprimerie, utilisent aujourd’hui du papier recyclé même s’il est un peu grisâtre. Les cahiers, commandés pour les écoles, n’échappent pas à la règle. Leur papier doit être écolabellisé ou comportant un label FSC/PEFC ou équivalent. Depuis la loi AGEC, les cahiers des charges demandent aux candidats de préciser la part de recyclé. Des fournitures livrées dans les 40 écoles par la structure d’insertion « Les Papillons Blancs » avec un véhicule électrique. Dunkerque réfléchit même à la possibilité d’envoyer le papier graphique usagé et collecté dans les services directement à ses fournisseurs de papier pour qu’ils l’utilisent comme pâte.
