Un meilleur point de vue sur le secteur du handicap

Réalisée par le réseau Gesat, la 5e édition de l’Observatoire économique national des achats responsables met une fois de plus en lumière non seulement la diversité des activités proposées par le secteur du handicap présent dans 200 métiers, mais aussi qualité des prestations puisque 97% des acheteurs interrogés sont satisfaits du travail fourni. De quoi reléguer aux oubliettes préjugés et images toutes faites sur les ESAT-EA.

Les idées reçues ont la vie dure. Dans la tête de nombreux acheteurs, le secteur du handicap (entreprises adaptées/EA, établissements ou services d’aide par le travail/ESAT, soit 2400 structures et 170 000 professionnels) reste circonscrit à quelques activités. Pour preuve, le tiercé dans l’ordre des principaux achats inclusifs dans le secteur public ne change guère : espaces verts, nettoyage et entretien, prestations administratives.

Et pourtant la dernière édition du baromètre du Gesat, alimentée par un questionnaire administré entre février et mars (523 ESAT-EA représentés et 509 clients privés et publics) brosse un tout autre paysage. Le secteur du handicap propose en effet ses services dans 14 grandes familles, de la logistique à la restauration en passant par le bâtiment, la gestion des déchets, les prestations intellectuelles, ou encore la communication.

Présents dans 200 métiers

En moyenne, une entreprise adaptée compte 46 salariés en situation de handicap et se positionne sur 5 de ces filières, un ESAT 90 professionnels en situation de handicap et 7 filières. Conciergerie, boulangerie, légumerie, aménagement intérieur, montage de panneaux solaires, restauration de meubles, signalétique, conception de plans, maçonnerie, support informatique, gestion de la fin de vie des extincteurs…  Les ESAT-EA sont ainsi présents dans 200 métiers.

Et élargissent sans cesse leur palette. 61 % des ESAT-EA se sont lancés dans une nouvelle activité ces deux dernières années (+11 par rapport à 2018). Et 51 % d’entre eux prévoient de le faire d’ici à deux ans. 21 % de ces créations envisagées concernent la transition écologique : lavage de vaisselle réutilisable, réparation de vélos ou de matériels, réemploi et revalorisation…

150 clients actifs en moyenne

D’autres images d’Epinal sont à balayer. Les structures du handicap ne relèvent plus du patronage. Renouant avec un niveau d’activité pré-Covid, le secteur a généré en 2022 un chiffre d’affaires de 2,6 milliards d’euros. Les ESAT-EA ont en moyenne un portefeuille de 150 clients actifs. 54 % d’entre eux ont obtenu un CA supérieur à un million d’euros. Et 76 % affichent un résultat net ou à l’équilibre.

A l’instar des entreprises traditionnelles, les EA-ESAT investissent pour préparer l’avenir ou améliorer leurs services. La quasi-totalité du panel (93 %) l’a fait depuis deux ans, soit en faisant évoluer l’outil de production (83 %), soit en formant et en recrutant du personnel (50 %), soit en démarrant ou en poursuivant des démarches qualité via des labels ou des certifications (12 %). Toutes les structures ou presque de l’échantillon (98 %) ont engagé des actions RSE, concrétisées le plus souvent par la sobriété énergétique (70 %), la qualité de vie au travail (65 %) ou la réduction des déchets (61 %).

La compétence, 1er argument commercial

L’argument commercial le plus souvent avancé pour décrocher un contrat est le savoir-faire et la compétence (76 %), loin devant l’atout inclusif et local (48 %) et l’emploi des personnes handicapées (42 %). L’Observatoire du Gesat met en avant un score évocateur : 97 % des clients qui ont répondu à l’enquête sont satisfaits ou très satisfaits de leurs fournisseurs ESAT ou EA.

Des donneurs d’ordres qui relèvent essentiellement du secteur privé. Cependant, la situation devrait évoluer. En 2022, plus d’un tiers (36 %) des ESAT-EA ont majoritairement acquis de nouveaux clients en répondant à des appels d’offres du secteur public (+ 3 points comparé à 2021). Et ce malgré les difficultés rencontrés. 63 % des structures du handicap pointent du doigt des consultations mal calibrées, 35 % la complexité à répondre à un marché public.

Partie intégrante de l’achat responsable, l’achat inclusif a des raisons d’espérer. 74 % des acheteurs publics annoncent vouloir développer leurs achats responsables auprès des ESAT-EA dans les deux ans à venir (+5 points comparé à 2018). Et un quart souhaite recourir davantage au secteur du handicap pour des prestations liées à l’énergie, l’environnement et la gestion des déchets.

Pour télécharger l'intégralité de la 5e édition

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *