Les entreprises du secteur du handicap souffrent d’un manque de notoriété

ESAT, EA, TIH ? Selon les chiffres 2023 du baromètre 360°, dévoilé lors des dernières Handiformelles, une minorité des acheteurs interrogés connaît ces trois acronymes. Une ignorance fâcheuse. Car 94% des donneurs d’ordres qui ont passé contrat avec un prestataire du secteur du handicap se disent satisfaits.

Seuls 18 % des acheteurs interrogés connaissent les trois acronymes EA (entreprise adaptée), ESAT (établissements et services par le travail) et TIH (travailleur indépendant handicapé). C’est l’un des marqueurs du 2e baromètre 360°, réalisé par Opinion Way pour Handeco, Malakoff Humanis, Agirc-Arrco, auprès d’un échantillon représentatif de 301 donneurs d’ordres d’une part, et 253 professionnels du secteur du handicap (209 EA/ESAT et 44 travailleurs indépendants handicapés) d’autre part.

Le score a sidéré Pierre Pelouzet, médiateur des entreprises et président de l’Observatoire des achats responsables, présent aux Handiformelles. Il n’était pas le seul. « Le résultat doit nous interpeller », a déclaré de son côté Marie-Anne Montchamp, ancienne secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées.

C’est une lapalissade mais il est compliqué de confier des prestations à une structure dont on ignore l’existence. A la question : pourquoi votre organisation ne recourt-elle pas particulièrement aux EA/ESAT ? 41 % des acheteurs ont répondu par l’absence de connaissance (contre 22 % en 2019). Ce pourcentage augmente encore (47 %) s’agissant des TIH.

Excellente image de marque

Si la notoriété laisse à désirer, l’image des entreprises du secteur du handicap est en revanche excellente. 63 % des acheteurs les jugent innovantes. 89 % sont d’accord pour dire qu’elles sont compétentes, 81 % qu’elles sont réactives, 76 % agiles.

33 % des organisations interrogées affirment avoir contractualisé avec le secteur du handicap. Plus souvent avec un ESAT (87 %) qu’avec une EA (50 %). A peine 6 % déclarent avoir déjà confié une mission à un TIH (6 %). 94 % des clients sont satisfaits de leur expérience, dont 28 % de très satisfaits.

Des chiffres qui ont permis au Médiateur de conclure sur un message d’espoir et de remonter le moral des troupes. « Avec une vision un peu plus macro, on voit, à l’Obsar, une montée en puissance des achats responsables », a indiqué Pierre Pelouzet qui a également insisté sur le succès du label RFAR. « On a doublé le nombre de labellisés entre 2020 et 2023. On a enfin des structures qui se posent la question de la manière dont elles achètent. »

 

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