CHU de Reims : un logisti-soins à chaque étage

Des stocks ad hoc et des soignants aux soins. À l’instar d’un CHU sur deux, le Nouvel Hôpital de Reims compte sur la logistique d’étage pour élever son niveau de performance et d’attractivité. Au point d’avoir été pensé autour de cette nouvelle activité que servira un nouvel inscrit au tableau des emplois et effectifs : le logisti-soins. Une vingtaine de recrutements est en cours, par voie interne ou externe.

© CHU Reims

« La mission du logisti-soins est d’optimiser les flux d’approvisionnement qui vont arriver quotidiennement sur les différents étages du Nouvel Hôpital. Il réceptionne et répartit les caisses de médicaments et les solutés dans les différentes unités de soins. »Débutant par ces lignes, l’annonce fait, depuis peu, la une de la page « Recrutement » du site du CHU de Reims…

Une introduction à dire vrai quelque peu réductrice : « Outre le suivi des diverses commandes de son étage au regard des consommations réalisées et des dotations prédéfinies (magasins, dispositifs médicaux stériles ou non, produits alimentaires), ces nouveaux professionnels devront aussi gérer les activités de restauration comme préparer les chariots de petits-déjeuners, suivre les acheminements de linge à destination des patients ou encore réceptionner les produits d’entretien, sans oublier l’appui donné aux cadres de santé pour tout ce qui concerne la maintenance du matériel biomédical », énumère le coordonnateur général des soins du CHU, Thierry Brugeat.

Décharger les soignants au maximum

Quand un CHU sur deux s’en tient à une logistique d’étage essentiellement chargée des produits généraux et hôteliers et/ou dispositifs médicaux non stériles, le CHU de Reims fait ainsi partie des rares (6 %) à avoir opté pour un déploiement élargi de la fonction (chiffre Anap, lire notre article du 9 février 2024 ).

© CHU Reims

C’est simple, décrit le cadre rémois, « afin de décharger au maximum les personnels infirmiers, aides-soignants et ASH, leur éviter ces interruptions de tâches incessantes au profit d’actions sur lesquelles ils n’ont guère de plus-value et, in fine, leur permettre de se recentrer ainsi sur leur cœur de métier respectif, tout ce qui entre et sort d’une unité de soins sera désormais du ressort de la logistique d’étage, confiée à une équipe de logisti-soins dûment formés pour cela. »

500 m2 par étage

Pour pleinement porter ses fruits, la mutation s’accompagne d’une nouvelle approche des process avec l’instauration d’un système automatisé du plein/vide, « facteur d’un réapprovisionnement dynamique qui réduit les risques de tensions, prévient les ruptures de produits et évite les périmés », souligne Thierry Brugeat. Mais elle s’associe aussi et surtout à un bâti entièrement conçu et construit autour de la nouvelle fonction.

Affectés au tout nouveau bâtiment Christian Cabrol dont les portes ouvriront aux patients en mai-juin prochain, les futurs intendants d’étage y bénéficieront en effet de magasins décentralisés de quelque 500 m2 dont l’implantation, au cœur de chacun des six niveaux du site, doit servir au plus près leurs quatre unités de soins respectives (hospitalisation et consultation en chirurgie et soins critiques – 120 lits/étage).

« Plus d’offices disséminés dans les services, mais une gare d’arrivée installée dans chacune de ces réserves déportées complétera la réorganisation logistique, avec des flux entièrement assistés par un système de transport autonome (tortues) », détaille le cadre de soins.

Le bon produit au bon endroit et en bonne quantité

© CHU Reims

À l’appui d’une campagne musclée, entre autres fondée sur des « job dating », une vingtaine de logisti-soins sont donc aujourd’hui en cours de recrutement interne ou externe, professionnels de la logistique, préparateurs de pharmacies ou professionnels de soins tentés par une deuxième carrière en proximité de leurs anciens homologues. Un parcours intégratif suivra, étalé sur 2 à 3 semaines par segment d’activité (magasin général, pharmacie, lingerie, etc.)… Des segments tous volontairement délégués par la direction des soins, laquelle a en effet, avec l’aide d’un cabinet conseil, présidé à l’organisation de ces fonctions, jusqu’aux temps de travail qui seront effectués 7j/7 de 6h45 à 21h15, à raison de deux personnes par jour et par étage.

« Bien que sous l’autorité hiérarchique de la logistique, l’équipe, encadrée par un ancien responsable des approvisionnements au magasin général, opérera d’ailleurs sous la seule autorité fonctionnelle de la direction des soins », précise Thierry Brugeat. Avec, outre l’intégration sociale au service de soins, un objectif majeur en guise d’indicateur de performance : « assurer la disponibilité du bon produit au bon endroit et en bonne quantité à chaque étage de l’établissement », résume-t-il.

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