Bilan de santé positif pour les hôtels hospitaliers

Généralisé depuis deux ans après 5 ans d’expérimentation prometteuse, le dispositif d’hébergement temporaire non médicalisé sera évalué en fin d’année par le Parlement. Mais la DGOS a profité de SantExpo pour donner les premiers résultats d’un check-up plutôt encourageant, avec des économies avérées et des patients satisfaits.

Hôtel Madrigal-Necker ©Hôtel Madrigal

Menée en 2021 et 2022 par la DGOS, l’évaluation médico-économique des hébergements temporaires non médicalisés (HTNM) ne laisse guère de place au doute : avec 73 établissements utilisateurs au premier semestre 2022 contre 29 durant l’expérimentation, le dispositif des hôtels hospitaliers séduit (lire sur le sujet nos articles du 11 novembre 2022, 16 novembre 2022, 23 novembre 2022, 14 décembre 2022, 11 janvier 2023).

Les structures d’abord, qui n’étaient encore que 44 à proposer cette option en 2021, mais les patients aussi, dont les quelque 33 000 nuitées cette même année affichent une progression significative, doublant quasiment les accueils de ce type réalisés entre 2015 et 2020 (17 500). Et les six premiers mois 2 022 confirme largement la dynamique : + 21 % de nuitées pour les établissements déjà utilisateurs, soit 40 % de nuitées supplémentaires projetées sur l’année entière.

60 % des nuitées associées à des séances

La ventilation des résultats apporte ses précisions. Ainsi, principaux prescripteurs de traitements itératifs dont les bénéficiaires habitent souvent loin, les Centres de lutte contre le cancer (CLCC) et les CHU s’avèrent les principaux engagés du système (93 % des séjours, 94 % des nuitées), six des nuitées sur dix se déroulant au sein des premiers, une sur trois en CHU.

Et de fait, quand nombre de structures envisageaient de faire du dispositif la rampe de déploiement de l’ambulatoire, 60 % des nuitées s’avèrent en réalité associées à des séances (41 % des séjours avec 3,4 nuitées chacun en moyenne) et plus d’un quart aux hospitalisations complètes, en amont comme en aval de l’intervention. Enfin, même si les patients en séance de chimiothérapie et de radiothérapie concentrent donc respectivement 13 % et 26 % des nuitées, la dispersion des séjours parmi les groupes homogènes de malades, en chirurgie et médecine, témoigne d’une grande variété d’utilisation du dispositif par les établissements, selon leurs besoins et objectifs.

Des durées de séjour en baisse, une satisfaction en hausse

Côté budget, le dispositif tient également ses promesses puisque l’étude atteste de séjours à la durée moyenne (DMS) diminuée d’environ 10 % sur les séjours d’hospitalisation de faible sévérité. Grâce au transport évité dans le cadre de séances itératives, mais aussi par le transfert de patients vers des séjours de sévérité inférieure ou vers l’ambulatoire, il minore également les coûts pour l’Assurance Maladie.

Si son impact sur la précarité des patients n’a pu être établi, une augmentation de la satisfaction patient a, elle, été clairement confirmée par l’ensemble des établissements utilisateurs. Ainsi que le stipule l’article 59 de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021, ces remontées des établissements vont maintenant faire l’objet d’un rapport qui sera transmis ce mois-ci au Parlement, le dispositif poursuivant, en parallèle, son déploiement, avec l’appui de l’Anap.

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