Séverine Carton à la tête de la commande publique de Loire Forez Agglomération

Décrocher un poste en visio depuis l’autre bout du monde, vous y croyez ? C’est pourtant depuis les rives du Mékong que Séverine Carton est devenue directrice de la commande publique et des affaires juridiques de Loire Forez Agglomération alors qu’elle effectuait un tour du monde, parenthèse professionnelle après avoir travaillé pour un bailleur social, un établissement public et une commune.

C’est une histoire comme on n’arrive pas à imaginer, même depuis les studios de la Warner à Hollywood. Lorsqu’elle en parle aujourd’hui, Séverine Carton ne trouve même pas ça hallucinant. Si, tout de même un peu. « Il va forcément nous tomber un truc sur la tête, dit-elle en riant, ce n’est pas possible autrement ! ». Séverine Carton doit avoir une bonne étoile au-dessus de la tête. Mais rien n’arrive par hasard, même si l’on tombe sur une offre d’emploi depuis les rives du Mékong alors que l’on n’est même pas en mobilité. Il faut pourtant croire que du Laos au monts du Forez, il n’y a qu’un pas qu’elle a su allègrement franchir.

N’allez surtout pas penser qu’elle était malheureuse dans son poste précédent. Loin de là, puisque les trois ans qu’elle passés à Méribel l’ont comblée : « Certes, j’aime le ski et la montagne, mais on ne prend pas un poste pour ces raisons-là ». En effet, ce qui l’attendait il y a quatre ans en prenant à Méribel le poste de directrice des achats et des affaires juridiques dépassait toutes ses espérances : c’est en effet dans la station savoyarde, au cœur des trois vallées, que se sont tenu les Championnats du Monde de ski 2023 en février dernier. Et comme Séverine Carton gérait les DSP, dont celle du domaine skiable, autant dire qu’elle n’a pas eu le temps d’aller skier…

Un domaine skiable de 600 km de long

Les DSP, tout le monde ou presque en gère. Mais le domaine skiable de Méribel, ce n’est pas rien. Avec 600 km et 328 pistes, culminant à 3 230 mètres, les Trois Vallées sont le plus grand domaine skiable de France. Sans compter que les DSP demandent un sens affirmé de la négociation, l’une des qualités premières de Séverine Carton qui a été mise à l’épreuve dès ses tout premiers postes. Mais rembobinons le film et reprenons au début.

C’est avec un master en droit public, passé après une licence en administration économique et sociale, que la nouvelle directrice de la commande publique et des affaires juridiques de Loire Forez Agglomération entre dans la carrière. Elle a bien hésité un temps entre le droit social et celui de la commande publique, mais vous devinez bien la voie qu’elle a choisie. Première étape, Opheor, bailleur social rattaché à l’agglomération roannaise, où elle prend le poste de responsable des affaires administratives et patrimoniales. Rentrée pour son stage de master, elle y restera sept ans !

Une appétence pour la négociation

C’est à Roanne que vont s’exprimer ses talents de négociatrice : « C’était un poste où les missions étaient très variées, il fallait négocier pied à pied avec les promoteurs, les entreprises, s’occuper des ventes et gérer les expertises sur les sinistres… ».  Elle s’y plaît, mais… Mais elle est “chassée” et, comme elle souhaitait se spécialiser en commande publique, elle accepte le poste que lui propose le chasseur de têtes. La voici juriste commande publique chez l’Epora, un établissement public foncier d’État où elle reste un an et demi avant d’être chassée à nouveau (…) et prendre la direction de Méribel.

Nous avons évoqué les trois années passées dans la station savoyarde. Séverine Carton y a été heureuse, réussissant à donner plus d’envergure à sa direction, puisqu’à la commande publique ont été rattachés le juridique, la gestion des DSP, et les assurances qui, selon elle, peuvent permettre de réaliser substantielles économies si les contrats sont bien contrôlés : « Contrairement à ce que l’on peut penser, la gestion de ces dossiers peut être passionnante ». On sent bien que c’est la juriste qui parle, mais également la négociatrice. Et en seulement trois ans sa direction s’est étoffée, assurant également un rôle de conseil auprès des directions opérationnelles.

Allo, Montbrison ?

« Allo Montbrison ? on vous parle de Muang Khong, ne quittez pas… » Cette histoire aurait pu commencer ainsi, mais nous aurions manqué des étapes. En effet, en mai 2022, elle boucle avec son compagnon son sac à dos. Direction partout ! Il lui faut annoncer sa décision au maire. Thierry Monin, compréhensif, lui répond : « Il faut vivre ses rêves, vous avez tellement raison ». Et à 32 ans c’est le moment. La suite, vous la connaissez. En tout cas jusqu’à son arrivée à Montbrison, il y a deux mois.

Ce poste, comment dire… Elle en rêvait ? « Déjà, en termes d’encadrement, la direction est plus étoffée avec six personnes ». Mais il faut dire que Loire Forez est une agglomération“ XXL”, comme elle dit. En effet, avec 87 communes, mais seulement 113 000 habitants, les enjeux sont complexes : « C’est tout ce qui fait son intérêt, explique-t-elle, et la mutualisation a su donner toute sa mesure ».

Un règlement interne des achats

Séverine Carton s’est déjà penchée sur la sécurisation de marchés et, comme l’avait recommandé la CRC, la directrice de la commande publique et des affaires juridiques doit mettre en place avec son équipe un règlement interne des achats là où il n’y avait pas de document unique, et travailler sur la computation des seuils : « C’est simplement du process et de l’organisationnel, dit-elle, mais il faut faire adhérer les agents, les directions opérationnelles, il y a tout le côté humain à prendre en compte… ». Elle réalise aussi actuellement son état des lieux et ses préconisations, un document qui sera finalisé ces jours-ci pour être opérationnel à la rentrée.

Mais pendant ce temps-là, il faut aussi s’occuper du chantier de la piscine du Petit Bois, à Saint Just Saint Rambert : « La livraison devrait se faire dans deux ans, un très beau chantier, conclut-elle, le coût des travaux en phase APD représentera 8,6 M€ ». Une vieille piscine à démolir, une nouvelle à construire… De quoi lui faire oublier la mer de Java qu’elle contemplait encore il y a quelques mois ?

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *