S’il y a bien un fil rouge dans le parcours qu’a effectué jusqu’à présent Ludovic Le Moël, c’est celui de la commande publique et des achats. Commencer par une mise en jambes à Saint-Denis, c’est l’occasion d’être immédiatement en prise avec le terrain, ce qui n’est pas du tout pour lui déplaire, bien au contraire, même si bien peu d’entre vous auraient poussé les investigations aussi loin. Quoi que… « À Saint-Denis, mon premier marché, et d’ailleurs le premier marché de ma carrière, a été l’achat de fauteuils pour le cinéma municipal, se souvient-il, je les ai personnellement testés ! » Il ne nous a pas dit s’il y avait une projection à ce moment-là et encore moins de quel film il s’agissait…
Mais cet exemple, pas si anecdotique que ça, lui permet de souligner la proximité qui peut s’offrir aux acheteurs : « La fonction publique territoriale nous permet d’être au contact direct du terrain, elle nous offre également la possibilité de rencontrer des personnes aux profils très variés dans des collectivités de taille importante, d’échanger sur des marchés très différents, confirme Ludovic Le Moël, en fait, ce qui est attirant c’est de voir se réaliser sous nos yeux le résultat des marchés que nous avons lancés ».
Et pourtant, avant de prendre au début du mois le poste d’adjoint de la chef de service à la direction des achats du Département du Calvados, il a demandé en 2015 son détachement au ministère de l’Économie et des Finances où il est resté pas loin de huit ans, en profitant au passage pour réussir le concours d’attaché principal de la fonction publique d’État…
Huit ans à Bercy
Ludovic Le Moël est passionné par le terrain, en effet, mais il l’est tout autant par les enjeux. C’est la raison qui l’a poussé à intégrer Bercy où sa première mission consistera à devenir chargé des marchés au service du numérique. À peine un an après, il devient chef du secteur marchés et achats, deux ans plus tard, responsable du domaine informatique à la mission interministérielle des achats. « J’ai pu notamment contribuer au dispositif d’urgence humanitaire mis en place lorsqu’il a fallu gérer l’aide apportée à l’Ukraine en matière informatique, recenser les dons, vérifier si les attentes techniques étaient satisfaites, le tout en coordination avec le secrétariat d’État au numérique et les fournisseurs. Une mission très enrichissante qui sortait du contexte habituel et accompli dans l’urgence, dit-il, j’y ai consacré pratiquement un temps plein durant six mois ».
Mais l’appel du large est le plus fort et après huit ans passés à Paris, il saute sur le poste qui se libère à Caen où il devient donc, le 1er juin, adjoint à la chef de service des procédures. Un retour aux sources ? Si, en effet, Ludovic Le Moël souhaite se rapprocher de sa famille, mais il veut également renouer avec le terrain, et profiter de la variété des domaines de compétences d’un département, ainsi que des contacts avec des directions métiers très différentes : « Le département est le bon échelon, les missions sont passionnantes et nous voyons très vite la concrétisation de nos achats, même s’il s’agit d’une grosse structure ».
Mise en œuvre du Spaser
Sa nouvelle mission se décline en plusieurs volets : « Tout d’abord, bien sûr, assister la chef de ce service de sept agents, sécuriser les procédures, relire les dossiers et les contrôler, et en lien avec le directeur, définir la stratégie achats, notamment le volet RSE avec la mise en œuvre du Spaser qui est en cours de validation ». Mais il y a également toute la partie relations avec les fournisseurs, pilotage et suivi, faciliter l’accès des PME aux marchés publics, développer les partenariats avec eux, aider les plus petites qui galèrent toujours avec la dématérialisation… « L’idée, c’est de les former, les habituer aux nouvelles procédures, les capter ; c’est du gagnant gagnant. »
Il le confirme, beaucoup d’efforts ont été réalisés, mais il y a selon lui une marge de progression. « L’image que le public a des départements est souvent fausse, car ils interviennent sur des compétences réellement indispensables au quotidien des gens comme l’action sociale, les transports, les collèges, le soutien aux territoires, l’emploi et l’insertion professionnelle, le logement et l’habitat, la culture, la voirie, pour n’en citer que quelques-unes, et même plus encore avec les clauses générales de compétences. En fait tout ce qui touche au quotidien des administrés. Pour nous, acheteurs et juristes, cette diversité est réellement passionnante. » Et Ludovic Le Moël ne peut conclure sans souligner : « Sur plusieurs de ces compétences, le Département du Calvados est en pointe en développant des procédures innovantes dont nous voyons très vite les résultats ».
