La Saône-et-Loire veut soigner les achats de ses centres de santé

Depuis cinq ans, le département de Saône-et-Loire fait reculer le désert médical en installant des centres départementaux de santé sur l’ensemble de son territoire. À ce jour, 7 centres abritant plus de 70 praticiens ont ainsi notamment permis à 40 000 Saône-et-Loiriens de retrouver un médecin traitant. Une offre de santé qui cherche aujourd’hui à mieux soigner aussi ses achats.

© CD 71

Comme de nombreux autres territoires, ruraux ou non, la Saône-et-Loire souffre d’un manque d’accès aux soins. Pour régénérer une offre médicale de proximité et garantir ainsi une couverture équitable sur son sol, les instances du Département se sont donc lancées, en 2018, dans la création d’un dispositif alors unique, le centre départemental de santé.

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« Complémentaires de l’exercice en libéral auquel elles ne se substituent qu’en cas d’absence, ces structures sanitaires regroupent une centaine de professionnels de santé – généralistes, spécialistes (pédiatres, gynécologues, dermatologues, psychiatres, pneumologue et bientôt rhumatologue…) et paramédicaux (infirmiers en pratique avancée, orthoptistes…) – tous salariés du conseil départemental, à plein temps ou non », explique Valérie Banse, responsable des centres de santé pour le territoire Autun-Le Creusot. Coût annuel de cette politique de santé volontariste : 12 M€ euros inscrits au budget annexe, dont 1,20 M€ directement pris en charge par le Département.

31 antennes à équiper

En cinq ans, 7 centres ont ainsi déjà vu le jour, dispensant par leurs 31 antennes locales quelque 400 000 consultations, sur place ou en téléconsultation… Des antennes qui ont évidemment aussi des besoins d’achat spécifiques que la collectivité territoriale prend également en charge : « à l’exception des fluides assumés par les communes ainsi que des logements pouvant être ponctuellement proposés aux soignants par les plus mal desservies d’entre elles, le Département fournit les bâtiments « prêts à pratiquer », véhicules ou vélo électriques de service inclus », rapporte la cadre territoriale.

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Mieux rationaliser ces différents achats fait donc désormais partie des objectifs du conseil départemental. Pour autant, l’affaire n’est pas si simple. En effet, « les besoins en bureautique, mobilier de bureau et consommables (EPI comme produits d’entretien) passent déjà par les marchés de la collectivité et le matériel médical par des centrales comme le Resah. Mais les autres acquisitions – dispositifs médicaux et autres inférieures à 40 000 euros – sont des achats ou approvisionnements difficilement mutualisables, du fait de notre manque de place pour stocker, de la complexité logistique à livrer chaque centre dans les délais les plus courts et, bien sûr, des besoins très différents d’une spécialité médicale à l’autre », rapporte Sylvie Réal, acheteuse gestionnaire de marché en charge du socle médical (direction enfance-famille, protection maternelle et infantile, centres de santé…) à la direction des moyens généraux du conseil départemental.

Mieux faire passer les médicaments !

Même complexité avec les médicaments, actuellement acquis par chaque centre auprès de l’officine la plus proche. « Une première centralisation, initialement envisagée avec les PMI ou les SDIS, n’a pu aboutir, le besoin des premières se limitant à des vaccins deux fois l’an et le pharmacien des sapeurs-pompiers n’étant autorisé à acheter que pour son propre site », expose Valérie Banse, également référente achat pour tous les centres de santé du territoire. Le recours à une centrale d’achat pharmaceutique est donc aujourd’hui à l’étude…

« Depuis un an, nous recensons ainsi tous les achats réalisés par les 7 centres et leurs antennes satellites, analysons un à un les besoins exprimés et cherchons tous les points de convergence pour garantir la meilleure utilisation possible des deniers publics », conclut-elle. Pour qu’à la santé des Saône-et-Loiriens s’accorde aussi celle des finances départementales.

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