Il y a un peu plus d’un an était créé le Club achats des Services départementaux d’incendie et de secours (Sdis), à l’initiative de la Direction de l’évaluation de la performance, de l’achat, des finances et de l’immobilier du ministère de l’Intérieur. Objectif : accompagner la professionnalisation de la politique achat de ces 97 services départementaux, but en faveur duquel les interventions n’ont effectivement pas manqué depuis.
Faire face à l’actualité brûlante
La professionnalisation en effet, c’est d’abord savoir faire face aux réalités du moment. Bousculés par une actualité économique complexe qui impose une vigilance accrue sur toute leur chaîne d’approvisionnement, plusieurs Sdis ont ainsi pu profiter d’une offre de service proposée par le Club pour mieux consolider leurs actions. Mais plus encore « ils prennent conscience de l’importance stratégique de ce champ, comme les réorganisations récentes le démontrent par une structuration ambitieuse de la fonction achat. Ainsi, de la simple brique qu’elle constituait jusqu’alors au sein du service juridique ou finance, celle-ci compose progressivement une véritable unité constituée de professionnels formés », se félicite Julien Fischer, officier de sapeur-pompier, chef de section pilotage de la performance achat au ministère et, à ce titre, chargé de l’animation du réseau des Sdis.
4 axes d’opérations
En soutien à la dynamique, une dizaine d’acheteurs de Sdis organisés en « task force » proposent régulièrement des « ateliers de la performance » centrés autour de quatre axes : la performance économique des achats (révisions de prix, coût complet…), le développement environnemental et social ou comment préparer les exigences réglementaires de 2025 (loi Climat et résilience), l’innovation et, enfin, l’accessibilité à la commande publique, volet dans le cadre duquel une formation au « Legal Design » sera prochainement proposée. « La méthodologie à mettre en œuvre pour rendre les documents d’un marché public lisibles sans en dénaturer le contenu s’apprend, et cela s’avère essentiel pour donner aux TPE/PME, souvent porteuses d’innovation, la possibilité de candidater », précise le pilote ministériel.
Une force collective
Organisées dans la foulée des accords conclus en septembre dernier avec plusieurs filières industrielles (métiers de l’incendie, habillement, carrosserie… – lire notre article du 12 octobre 2022), ces différentes actions ne participent donc pas seulement à une nouvelle approche mutualisée des achats dans la perspective d’en optimiser les coûts. « Elles visent aussi clairement à travailler ensemble les produits les plus ajustés aux besoins de demain et, par cette force d’expérimentation commune, à faire des filières du secteur des industries d’excellence reconnues à l’international », conclut Julien Fischer.