« Mon projet professionnel a toujours été de devenir une acheteuse responsable, de contribuer positivement à la société, il s’agit pour moi d’un levier de création de valeurs important pour la fonction », explique Charlotte Crèche. A tout juste 38 ans, elle a été nommée, début janvier, responsable du service achats et du suivi financier de l’EPSM du Loiret ainsi qu’adjointe à la Directrice de la logistique, des achats et du patrimoine. Nouvelle recrue de la fonction publique hospitalière, elle découvre depuis quelques semaines cet autre pan du service public. « J’étais au Conseil régional Centre-Val de Loire depuis dix ans lorsque j’ai eu envie de changement », raconte-t-elle.
En prenant connaissance de l’offre d’emploi de l’EPSM, elle saute sur l’occasion, d’autant plus que « le poste était complet, d’après mes critères, avec trois axes : achats, approvisionnements et suivi financier », souligne-t-elle. Les prochains mois, elle va les consacrer à l’apprivoisement de ce nouvel environnement, au travail en réseau du groupement hospitalier de territoire (GHT), une organisation du système de santé qui va lui permettre « de s’ouvrir sur de nouveaux domaines et pratiques d’achats ».
Les valeurs de la fonction publique
C’est au sein de la fonction publique que Charlotte Crèche s’est « véritablement trouvée professionnellement ». « Que ce soit aujourd’hui au sein de la fonction publique hospitalière, ou hier, au sein de la fonction publique territoriale, dans les deux cas, je suis au service des usagers, de l’intérêt commun, ce qui donne du sens à mes missions », soutient-elle. Comment est-elle passé du secteur privé au secteur public ? « J’exerçais au sein d’un cabinet de conseil à Paris lorsque j’ai vu une offre du Conseil Régional Centre-Val de Loire, la première région à créer une direction des achats mutualisée », se souvient Charlotte Crèche. J’ai été prise en tant que contractuelle avant de passer le concours d’attachée territoriale en 2018. »
Elle débute en janvier 2014 en tant que chargée de mission performance, méthode et système d’information achat. L’objectif de la collectivité est de lancer une dynamique de professionnalisation des achats et une mutualisation au niveau du Conseil régional ainsi qu’au niveau régional avec la création d’une centrale d’achats. Tout est à construire : les analyses, la stratégie, les processus, les liens avec les autres directions… Elle travaille ensuite sur l’achat de formations professionnelles, une politique régionale majeure, dont l’objectif est de mettre en œuvre les dispositifs de formation pour tout profil de demandeurs d’emploi en veillant à l’adéquation des besoins de recrutement des entreprises du territoire. Elle poursuit avec une réflexion autour de la thématique de l’achat responsable.
« Il y avait à la fois une volonté politique, des pratiques déjà en place et une obligation légale à respecter avec l’élaboration du Schéma de promotion des achats socialement et écologiquement responsables (SPASER) », explique-t-elle. Elle travaille alors sur le premier et le deuxième SPASER, puis gère le projet de labellisation Relations fournisseurs et achats responsables (RFAR) – ISO 20400 de la Région, obtenu en 2020.
Un parcours initialement destiné au privé
Avant d’arriver au Conseil régional Centre-Val de Loire, Charlotte Crèche ne connaissait pas le domaine de l’achat public. « J’étais un pur produit du privé », reconnaît-elle. Après un BTS commerce international, une licence de gestion, bachelor business et administration, puis une formation en alternance Master 1 et Master 2 à la Skema Business School, elle a eu l’opportunité d’acquérir des premières expériences achats chez Nouvelles Frontières, PSA Group et Toysrus. Elle trouve ensuite une place dans le secteur du conseil.
« Pendant quatre ans, je suis intervenue pour une dizaine de clients dans des secteurs d’activités variés, se souvient-elle. C’était très riche, avec des missions très diverses d’accompagnement d’organisations achats essentiellement, à une époque où les missions de stratégies d’achats responsables étaient moindres. » Il s’agit d’une conviction qu’elle peut maintenant mettre au service de l’EPSM du Loiret, où elle doit impulser une professionnalisation des achats, ainsi qu’une sécurisation et une simplification des processus. « Le contexte inflationniste nous oblige à identifier les bons leviers d’achats et à nous concentrer le plus possible sur des dossiers à fort enjeux dont l’énergie », conclut-elle.
