IT : les atouts de l’achat reconditionné

Comment démarrer une démarche numérique responsable ? D’abord en allongeant le plus possible la durée de vie des équipements informatiques. Dans cette logique, les avantages économiques et environnementaux de l’achat de matériels reconditionnés ont été mis en avant lors de la première étape des journées régionales du Resah consacrées à la transformation numérique.

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La conception d’un ordinateur pesant à peine 2 kilos nécessite 240 kg de combustibles fossiles, 22 kg de produits chimiques et 1,5 tonne d’eau. Celle d’une puce de 2 grammes près de 32 kilos de matières premières ! Avec de tels chiffres, on comprend mieux pourquoi David Matrat, consultant chez Spie ICS, a alerté sur la nécessité de freiner la « frénésie digitale », durant la première étape des journées régionales du Resah, tenue à Arras le 12 avril dernier.

Dans ce domaine, les DSI et les directions achats ont évidemment leur rôle à jouer, notamment pour retarder le statut de déchet des biens numériques. « Le plus grave serait de ne rien faire », a insisté David Matrat qui a indiqué que les terminaux étaient les équipements « les plus délétères pour la planète ».

50 % moins cher que le neuf

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« La fabrication d’un PC utilisé pendant trois ou quatre ans, c’est 80 % de son impact environnemental sur sa durée de vie », a confirmé Laurent Valet, ingénieur commercial et expert en « green IT » chez Koesio. L’objectif est donc d’allonger la durée du cycle de vie des matériels au maximum. En incitant les fabricants à réutiliser et à recycler des composants ou de la matière pour concevoir du neuf. Mais aussi en achetant du reconditionné. Le réemploi va entrer dans les mœurs, a assuré Laurent Valet. Si l’informatique a souvent été le parent pauvre de la RSE, il estime que les DSI vont désormais être de plus en plus sollicitées pour participer à l’économie circulaire.

D’autant que la démarche est avantageuse à plus d’un titre. Les atouts sont d’ordre financier, avec des prix en moyenne inférieurs de 50 % par rapport au neuf. Mais aussi une disponibilité rapide puisqu’il n’y a pas d’attente occasionnée par la fabrication dans des usines situées à l’autre bout du monde ou à la livraison. Cerise sur le gâteau, cette technique réduit significativement l’empreinte carbone.

Des prérequis à respecter

Avec l’aide de la société Twicy, spécialisée dans la gestion de fin de vie des matériels IT, Koesio a ainsi permis à un conseil départemental de remettre dans le circuit une partie des tablettes fournies aux collégiens de 6e et récupérées en fin de 3e. Réaccessoirisées, équipées de nouveaux chargeurs, reconditionnées et remises en carton, elles servent pour leur revenir sous forme de stocks tampons pour les élèves arrivant en cours d’année.

« Cela ne doit pas être fait n’importe comment », a prévenu Laurent Valet. Le spécialiste a listé plusieurs prérequis. D’abord impliquer les utilisateurs dans la voie choisie. En informatique, il y a toujours une course à l’armement : on cherche toujours à avoir le dernier cri. Il faut donc motiver l’utilisateur pour qu’il opte en faveur d’un matériel reconditionné. Ensuite conserver ses habitudes d’exigence. « Ce n’est pas parce que c’est du matériel de seconde main qu’il ne doit pas être de qualité et répondre parfaitement aux spécifications techniques. »

Laurent Valet a enfin incité les DSI à être vigilantes. Aujourd’hui, plusieurs plateformes proposent du matériel informatique reconditionné. Il faut donc s’assurer que le prestataire retenu a les capacités et les agréments pour traiter toutes les étapes : collecte, test du matériel, classement des machines (recyclage ou réemploi), sans oublier l’effacement des données conforme au RGPD.

Pour connaître le programme des prochaines journées régionales du Resah

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