Le Centre hélio-marin de Banyuls veut accorder usages et handicap sans fausse note

De trois établissements médico-sociaux vieillissants, le Centre hélio-marin de Banyuls-sur-Mer fait un nouveau site unique sur un site géographique qui l’est tout autant. Un projet d’envergure, avare ni de complexités, ni d’ambition, et qui a réussi à dépasser les premières pour pleinement satisfaire la seconde : créer un lieu exemplaire où il fait bon vivre et travailler.

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Terre d’un vin doux fameux depuis plus de cent ans, Banyuls connaît évidemment tous les secrets du « bien vieillir ». Et cela commence par un site naturel d’exception. C’est ainsi que le nouveau Centre médico-social hélio-marin de Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales) prend peu à peu forme, bordé par la mer et des espaces boisés remarquables aux vertus apaisantes.

Porté par l’Union sanitaire et sociale pour l’accompagnement et la prévention (USSAP), le projet, né il y a une dizaine d’années, vise au regroupement d’une Maison d’accueil spécialisée (MAS) et de deux Ehpads vieillissants au sein d’un et même nouvel établissement de deux cents places. D’un montant total de 45M €, l’opération a été soutenue par le Ségur de la Santé à hauteur de 6 M€.

Un chenal pour commencer

Loin de la simple réhabilitation, le chantier de démolition-reconstruction est bien, en effet, celui refonte totale de bâtiments devenus obsolètes, refonte opérée sur plus de 12 000 m2 de surface autour d’un phasage spécifique dicté autant par les contraintes d’un site occupé que par celles d’un terrain complexe : site Natura 2000, proximité immédiate d’espaces boisés classés, sol schisteux… Afin de prévenir les inondations du lieu situé en bord de mer et en rendre le terrain constructible, un chenal en enrochements a même dû être préalablement réalisé, opération financièrement assumée par la commune au regard des quelque 200 emplois dès lors maintenus sur son territoire.

Des chambres témoins pour expérimenter

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Mais désormais rassemblées sous la forme d’un groupement de coopération, sanitaire, les structures ont aussi, depuis 2016, pris le temps de bien peaufiner le projet dans son aménagement. « Certes, il fallait en finir avec les chambres collectives et les salles de bains communes qui étaient encore le lot des trois anciens bâtis. Toutefois, au-delà de ce confort devenu élémentaire, nous voulions un lieu véritablement pensé pour les résidents et ceux qui les accompagnent », explique la directrice des travaux et du patrimoine à l’USSAP, Nadine Requena. Or, qui dit « conçu pour » dit « conçu par » ! « Dès l’avant-projet, deux chambres témoins ont ainsi permis aux futurs occupants – résidents, familles et équipes soignantes – d’expérimenter la distribution des espaces et leur agencement pour assurer à chacun la meilleure qualité de vie, et notamment de vie au travail », rapporte la responsable.

Aménager pour ménager les professionnels

L’idée directrice était clairement d’économiser les gestes inutiles des professionnels pour minorer leur fatigue et les risques de troubles musculosquelettiques. Sous l’impulsion de la réflexion collective, le projet se voit par conséquent modifié par touches : ici des entrées de salles de bains élargies, là davantage de place laissée à la manipulation des chariots de douche ou encore des salles de soins et de stockage intermédiaires pour économiser les pas… « Profitant de la déclivité du terrain, des ouvertures sur l’extérieur ont aussi été aménagées à chacun des 4 niveaux du bâtiment afin de faciliter l’accès à la plage, que ce soit de manière autonome ou accompagnée, tandis que la plupart des locaux techniques – cuisine, lingerie, … – bénéficient d’une vue sur la mer », raconte Nadine Requena.

Protéger les lézards

Prévu pour une livraison finale fin 2015, le Centre hélio-marin de Banyuls dessiné par le Cabinet Séquences architectures et urbanisme a donc mis tous les atouts de son côté pour « combiner au mieux usages et handicap » et, à l’abri de soubassements et murets spécialement recréés pour cela, offrir à tous ses locataires – lézards compris – l’environnement le plus apaisant… Une ambition déjà consacrée par le 1er Trophée Qualité de vie et des conditions de travail & Architecture en santé remis par la Mutuelle nationale des hospitaliers avec l’Union des architectes francophones.

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