La géolocalisation, machine à données pour le biomédical

Lors des dernières journées de l’AFIB, le CHU de Bordeaux a présenté un bilan de son opération de géolocalisation de certains matériels. Le système a l’avantage de remettre la main rapidement sur les équipements, mais aussi de produire beaucoup de données très utiles pour les ingénieurs biomédicaux.

© Epictura

Depuis 2022, le CHU de Bordeaux travaille au déploiement d’une solution de géolocalisation de matériels pour plusieurs services pilotes : la pédiatrie (2 bâtiments), la neurochirurgie sur le site de Pellegrin, les urgences et les services d’aval sur le site de Saint-André. Au total, 1390 équipements ont été équipés d’un tag. Essentiellement des pompes à perfusion, mais aussi des pousse-seringues, des tire-laits et des moniteurs.

Le principal atout du système est évidemment de repérer très vite un équipement et de le réaffecter. D’autant que le CHU en a profité pour actualiser son inventaire. La GMAO recensait par exemple 30 équipements de perfusion dans une unité de soins, alors que cette dernière indiquait qu’elle n’en possédait que 10. La géolocalisation a permis d’en retrouver 10 disséminés dans d’autres services.

Mais l’outil, relié au SI par des bornes Wi-Fi, a aussi l’avantage d’alimenter en data le service biomédical. Tous les mouvements des matériels sont en effet historiés. Il est ainsi possible d’avoir des statistiques sur la mobilité. Dans un service, ont été enregistrés 190 points de localisation pour 7 perfuseurs, contre 504 points pour 25 moniteurs.

Autre sujet : l’urgence de la réparation des matériels. Le système offre une donnée susceptible de l’objectiver avec le temps mis par les services pour récupérer les équipements à l’atelier. A Pellegrin, 90 % des équipements ont été repris dans les 48 heures. A Saint-André, le taux a été de 62 % pour la même période, de 83 % sous six jours.

La géolocalisation a également fourni des éléments sur l’utilisation des matériels prêtés. Pendant une période de bronchiolite, 37 équipements ont été mis à disposition. Sur une durée cumulée équivalente à 9051 jours, le temps passé en réserve a atteint 677 jours. Autant de données véritable matière à réflexion pour les ingénieurs biomédicaux quant aux choix d’organisation ou d’optimisation des plans d’équipements.

 

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