Simon Bourgeois, financier conquis par la logistique

Juriste converti aux délices budgétaires et comptables, Simon Bourgeois, féru de dématérialisation, a encore élargi son domaine d’activité en rejoignant le CH de Brioude au début de l’année. Directeur des finances et des systèmes d’information, il supervise également les achats et la logistique de l’établissement auvergnat. Avec de nombreux projets à conduire, de la modernisation de la cuisine à l’optimisation du circuit du linge, en passant par la création d’un contrôle de gestion achat.

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Depuis le début de l’année, l’hôpital de Brioude (Haute-Loire) a un directeur des finances, des services économiques et du système d’information. Le premier du genre. Un poste confié à Simon Bourgeois. Après avoir caressé l’idée de porter la robe dans un prétoire, ce juriste pur jus (master 1 droit des affaires de Panthéon-Assas et master 2 droit des contrats et de la concurrence à l’université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines) a finalement choisi la voie du service public.

Spécialiste de la dématérialisation des circuits

En 2015, premier passage à Rennes après avoir réussi le concours d’attaché d’administration hospitalière. Une immersion au CHU de Besançon lui permet de se frotter à la commande publique. On lui confie, entre autres, la mission de formaliser noir sur blanc les bonnes pratiques à insérer dans un guide pratique de l’acheteur public. Au sortir de la scolarité, le voilà responsable financier et budgétaire du CH Annecy Genevois. Il y reste cinq ans, jusqu’en décembre 2020, se plonge dans la technique comptable et avoue avoir un faible pour la matière. « J’étais en charge de l’élaboration de la consolidation des budgets de l’établissement, et de la stratégie financière puisqu’il y avait un budget d’investissement très ambitieux avec la création d’un centre de cancérologie, d’un centre ambulatoire, d’un SSR et d’un EHPAD. »

Il aurait pu aussi glaner en Haute-Savoie le surnom de « Monsieur Démat » puisqu’il mène à bien la numérisation de la chaîne comptable de l’engagement de la dépense à la réception de la facture, jusqu’au mandatement.  Simon Bourgeois croit d’ailleurs dur comme fer aux vertus du digital. « Cela permet de décharger les équipes de tâches chronophages à faible valeur ajoutée. » Et lorsqu’il retourne à l’EHESP en 2021, cette fois comme élève-directeur, il continue de labourer le sillon électronique durant ses stages : de nouveau la coordination de la dématérialisation du processus comptable, parapheur électronique inclus, au bénéfice de la mairie de Portet-sur-Garonne, puis déploiement d’un logiciel de recrutement aux Hôpitaux du Pays du Mont-Blanc.

Projet de contrôle de gestion achat

À Brioude, Simon Bourgeois a bien l’intention d’en faire de même. S’il en a le loisir. Car, en plus des finances, il a ajouté plusieurs autres cordes à son arc, avec les SI et les services économiques, traduisez les achats et la logistique. « Je suis au cœur de tout, c’est cela qui est intéressant ». Côté achats, il ambitionne de structurer la fonction. Le nouveau directeur entend travailler plus en profondeur sur la stratégie à mener afin de voir ce qui mériterait d’être intégré dans les marchés mutualisés, mais aussi mieux arbitrer le choix entre achat et location, et améliorer le suivi de l’exécution… « On n’exploite pas tout le potentiel de la GEF, les marchés ne sont pas renseignés comme il le devrait », admet-il.

La mise sur pied d’un contrôle de gestion achat figure également sur ses tablettes.  « Je le souhaite afin d’avoir une vision plus précise de ce qui est réalisé avec des indicateurs simples et maniables, et de pouvoir formaliser le reporting pour mieux communiquer avec les services. Il s’agit de donner de la lisibilité sur les processus achat (cartographie des achats et performance économique) et de développer une expertise sur les achats en coûts complets. Le tout évidemment en lien avec mon homologue directrice des finances et des achats du GHT (Anne Tranchard du CH Emile Roux au Puy-en-Velay, NDR) ».

Cet amoureux des chiffres a aussi désormais les yeux de Chimène pour la logistique. D’autant qu’il doit mener à bien deux importants chantiers. Le premier est celui de la restauration (110 968 repas produits en 2022, soit 304 repas par jour, self inclus) qu’il espère boucler pour le 2e semestre 2024. « Beaucoup de choses sont sur la table : il faut moderniser la cuisine vieillissante, renouveler le matériel, l’équiper d’un tunnel de lavage, ce qui va modifier les pratiques et redéfinir les flux », synthétise le directeur qui évoque aussi la fin des barquettes plastique pour respecter Egalim d’ici 2025. « Nous servons à l’assiette avec de la porcelaine en gériatrie et en médecine, mais nous utilisons du jetable pour le reste : chirurgie, SSR… ».

Optimiser la distribution du linge

Le deuxième gros sujet concerne la lingerie. Aujourd’hui, le service récupère les vêtements nominatifs traités par le GIE Blanchisserie interhospitalière du Val d’Allier et les répartit dans de nombreux vestiaires éparpillés dans tout l’établissement. « Chronophage, le système est aussi à l’origine de nombreuses fiches d’évènements indésirables », analyse Simon Bourgeois. L’hôpital réfléchit donc à une anonymisation des tenues, un système de plein-vide, et à une rationalisation des endroits de stockage. « Il s’agit d’être efficace et de délivrer un service de qualité aux soignants », insiste-t-il.

Autre point à améliorer : la distribution du linge plat. « Aujourd’hui, certains services sont livrés avec une dotation, suivie finement par l’équipe de la lingerie. Mais dans d’autres, le linge est déposé directement dans un roll à la porte de l’ascenseur par le GIE. Les équipes soignantes l’utilisent alors qu’elles ont déjà un stock déporté dans un local. Cela pose problème parce que le linge ne revient pas dans le circuit du GIE, ce qui pénalise l’ensemble des adhérents », pointe Simon Bourgeois. Des armoires logistiques associées à un dispositif de plein-vide devraient donc être installées. « C’est acté. Ce projet devrait être bouclé d’ici la fin de l’année », assure le directeur.

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