Logistique d’étage : du temps gagné pour mieux soigner

« Réappro », acheminement de la restauration, transport du linge…  Jusqu’à 30 % du temps des soignants se trouve chaque jour phagocyté par la gestion des flux internes ! Afin de « libérer du temps soignant », l’idée est donc de déployer davantage la logistique d’étage prônent ensemble l’Anap et l’Association nationale des responsables des transports et de la logistique (ARTLH). Ils présentaient leur étude commune et leurs conseils, jeudi 7 décembre, au Beffroi de Montrouge dans le cadre des Journées achat et logistique.

© JMB

Pourquoi la logistique d’étage ? Parce que les chiffres sont là : pour 1 heure investie en logistique, jusqu’à 1,9 heure peut être réinvestie dans les soins selon le CHU de Québec-Université de Laval tandis que le CHU de Rouen a carrément identifié un gain proche de 3 heures par jour et par unité lorsque le logisticien d’étage assure un certain nombre de missions comme le réapprovisionnement, le rangement et/ou l’acheminement. La fonction logistique d’étage s’avère donc un formidable levier pour, non pas décharger les personnels soignants de leur responsabilité, mais, en les soulageant de certaines tâches, leur permettre de se recentrer sur le soin.

Un établissement sur trois dispose d’une logistique d’étage

Or, l’enquête réalisée en juin dernier par l’Anap et l’ARTLH auprès de plus des trois quarts des CHU et 16 % des CH montre que seuls un tiers de ces établissements disposent aujourd’hui d’une telle fonction, des CHU pour moitié. Plus encore, cette fonction concerne principalement les services de soins aigus et d’urgences et s’avère pour moitié centrée sur les produits généraux et hôteliers ainsi que sur les dispositifs médicaux non stériles, Enfin, « elle porte à 47 % sur l’acheminement des marchandises, 39 % sur l’optimisation des quantités à réapprovisionner et à 17 % seulement sur la préparation des chariots de soin », déplorait Frédéric Perret, responsable de la filière logistique au CHU de Toulouse.

Une fonction très plastique et une attente réelle

Autant de résultats qui, en creux, témoignent donc des formidables possibilités qui restent ouvertes aux établissements pour gagner en performance, grâce à cette fonction, dont la grande plasticité offre à chaque site une solution totalement adaptée en termes de périmètres et d’activités. Depuis le Covid, les FLE nouvellement mises en place affichent d’ailleurs déjà une prise en charge croissante des produits de santé, et le déploiement de FLE s’accompagne en parallèle de celui de la gestion plein-vide. Enfin, « près d’un répondant sur deux est un personnel soignant ce qui témoigne bien de leur fort intérêt pour le sujet », a insisté Sophie Duquesne, ingénieure logistique à l’AP-HP.

10 conseils opérationnels

L’objectif est clair : repenser les modèles pour maximiser l’efficacité de la fonction logistique et libérer du temps soignant. Nourries par l’enquête, l’Anap et l’ARTLH publient ainsi une plaquette intitulée « Logistique d’étage, Libérez du temps pour les soignants » dont les 10 conseils très opérationnels facilitent la mise en place d’une telle fonction ajustée à ses besoins, depuis l’identification de son périmètre jusqu’au profil de l’agent qui en assurera la mission. Un kit de pilotage est également proposé, doté d’un autodiagnostic de la maturité préliminaire, mais qui compte surtout des solutions applicatives, pour évaluer la charge logistique et/ou administrative des soignants, calculer les dotations ou encore définir le stock de sécurité… De quoi « muscler la fonction » et se faire « force de proposition », selon Franck Caupin, l’expert logistique de l’Anap. Et pour rendre la logistique aussi attractive qu’incontournable.

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1 réaction
  1. Audrey dit :

    Bonjour, comment pouvons nous avoir accès au document mentionné dans l’article ? (« Logistique d’étage, Libérez du temps pour les soignants »)

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