Le Val-de-Marne s’offre un super robot de cuisine

Pour faire face au conditionnement des 7 500 repas qu’elle sert quotidiennement, la nouvelle cuisine centrale du conseil départemental du Val-de-Marne s’est adjoint des bras supplémentaires, ceux d’un robot spécialement prototypé pour elle. Une première qui mérite une visite… d’office.

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Chef du service restauration du conseil départemental du Val-de-Marne, Olivier Laroche est en plein programme fonctionnel quand, en 2018, la loi Égalim ajoute son grain de sel à la préparation : plus de contenants plastique à compter de janvier 2025 ! En lieu et place, le professionnel fait donc le choix de deux types de bacs inox Gastronorme (65 cm et 100 cm de hauteur).

Olivier Laroche © LD

« Mais au-delà des questions liées à au lavage, au stockage et à la remise en température, le sujet de la santé s’est alors imposé de façon centrale, avec les risques encourus par la manipulation de ces matériaux plus lourds », rapporte le professionnel. Il fallait une solution pour alléger la pénibilité des 40 agents du service qui, chaque jour, auraient bientôt 2 500 bacs à fermer.

Trois bras et un cobot

La visite d’une usine de l’agroalimentaire ouvre le chemin de la chaîne et, du partenariat noué dans la foulée entre le spécialiste des machines d’emballage JYGA et l’expert du conditionnement Mecapack naît la première ligne robotisée de conditionnement des préparations culinaires en restauration collective. Equipé de deux bras, une presse et un doseur répartis sur près de 6 mètres, le robot prototype dépile et place les contenants inox sur le tapis roulant, les remplit, les pèse et les referme hermétiquement de leurs opercules avant de les étiqueter et de les ranger deux par deux dans des cagettes empilées sur une échelle mobile.

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Vitesse de production : 5 bacs à la minute, soit 8 heures pour une capacité maximale de production à 15 000 repas. En quelques jours d’initiation, l’ensemble des agents ont été familiarisés à ce nouveau collègue, deux d’entre eux pouvant même intervenir sur son fonctionnement de façon plus experte. « Et à notre demande, le constructeur a également formé la société avec laquelle nous entretenons un marché de maintenance préventive et curative au traitement des incidents mineurs, comme le changement d’une ventouse », explique Olivier Laroche.

L’épreuve du bac

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Certes, le robot a ses contraintes : l’espace qui lui est nécessaire d’abord (environ 60 m2, sans compter les surfaces de stockage), et les limites d’un doseur qui n’accepte que les préparations pour au moins 20 % liquide. Bœufs bourguignons et flans devront donc être versés manuellement dans les contenants, en amont ou directement sur la ligne de conditionnement.

Enfin, l’automate a également exigé une fabrication sur mesure des chariots, bacs et opercules afin de faciliter leur manipulation et empilage, par des ergots par exemple… « Mais il réalise une charge qui aurait nécessité trois équivalents temps plein sans risque de troubles musculo-squelettiques (TMS) », souligne le responsable.

Un ROI sur 4 ans

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Coût de l’opération qui sera présentée à la journée « robots et automates », organisée par l’ANAP et le Resah le 28 juin : 540 000 euros, soit près du tiers de l’investissement réalisé par le Val-de-Marne pour ouvrir en septembre dernier sa nouvelle unité centrale (laverie automatique, un compacteur de déchets, composteur…), une cuisine flambant neuve baptisée « Eugénie Brazier » dont la production restaure 18 collèges et 35 crèches du territoire.

« Mais même en y incluant l’achat des 4 500 bacs (150 000 euros), le budget total de cette automatisation alors de 690 000 euros s’amortit sous quatre ans au regard des économies réalisées sur le thermoscellage (170 000 euros/an) et sans compter les recrutements évités », se félicite le responsable auquel ne manque donc plus qu’une presse indépendante. Pour qu’en cas de panne, les agents n’aient pas reprendre la main… à la main !

 

 

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