Les travaux ont commencé il y a quelques semaines. Ils ne concernent pas Bretonneau, le site du centre-ville mais l’hôpital Trousseau, à Chambray-les-Tours. D’ici, 2028, il sera reconstruit au pied de la tour actuelle. Avec de nouvelles activités, dont le nouvel hôpital psychiatrique. Si l’ensemble n’entrera en service dans sa totalité qu’en 2028, son schéma logistique est déjà connu et comporte des nouveautés majeures expliquant entre autres l’extension sur place du pôle logistique actuel.
Galeries souterraines
La première « révolution » est l’automatisation des flux matières en interne grâce à des AGV (automatic guided vehicles). « Ils vont relier la base logistique bâtie en partie en sous-sol par des galeries souterraines aux nouvelles « briques » de l’hôpital qui vont sortir de terre d’ici 2028. D’un côté, les blocs du nouvel hôpital Trousseau, construit sur trois et quatre étages contre 12 pour l’hôpital actuel. D’un autre, l’hôpital psychiatrique à un seul étage », explique Cécile Le Bonniec, directrice de la logistique.
« Ce nouvel équipement nous fait déjà repenser toutes nos façons de travailler. Il y aura une véritable zone de réception, une autre d’expédition et, entre les deux, une séparation complète des flux entrants et sortants alors qu’aujourd’hui, ils se croisent ce qui provoque des encombrements et créée des risques d’accidents », poursuit-elle.
Un réseau pneumatique
© CHU Tours
Ces AGV démarreront directement de la cuisine centrale déjà accolée au pôle logistique. De la pharmacie aussi, qui fait déjà partie du pôle. Elle possède un robot de dispensation globale et va être agrandie, modernisée en termes de palletiers, de rayonnages, de picking. Les tenues des agents, le linge, arriveront toujours par camions de la blanchisserie extérieure. Les laboratoires devaient être dotés d’un bâtiment à part. Finalement, pour des raisons budgétaires, ils vont être intégrés au nouvel hôpital Trousseau, mais seront étendus et modernisés.
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Principale nouveauté, ils vont bénéficier de l’installation d’un réseau pneumatique. Il faut dire que la plupart des blocs opératoires du CHU seront désormais concentrés sur l’hôpital Trousseau. « Pour l’instant, les laboratoires ne font pas l’objet d’un autre projet d’automatisation mais nous sommes attentifs à tous les types de robots qui émergent. Nous visitons des sites qui en sont équipés », indique Cécile Le Bonniec.
Service hôtelier soignant
Dans le prolongement de l’arrivée des AGV, une nouvelle logistique va se mettre en place dans les étages. Le principe en a été arrêté par un comité de pilotage de l’interface entre la logistique et les services de soins, travaillant au plus serré pour faire économiser du temps de soignant. A chaque étage, une gare AGV desservira cinq services. L’architecture des lieux prévoit que l’office et les réserves de chaque service en soient à proximité immédiate.
A charge pour un nouveau type de personnel de faire le lien entre les AGV, ces offices et lieux de stockage, à l’intérieur des services. Ce ne sera pas du personnel logistique. Après les AGV, les équipes hospitalières reprendront la main sous la forme d’un nouveau service hôtelier. « Les fiches de postes ne sont encore bâties mais les candidats devront avoir un profil mixte. Ils seront capables de gérer des stocks tout en connaissant le fonctionnement des services de soins », explique Cécile Le Bonniec.
Tunnel de lavage
Cécile Le Bonniec
Le comité de pilotage a passé en revue tous les types de flux. Notamment ceux à faire traiter par les AGV. La logistique des déchets en est une. Aujourd’hui, un agent de descend, un à un, les douze étages de la tour de l’hôpital Trousseau avec sa benne spéciale déchets en collectant dans chaque étage les sacs de déchets déposés là aussi dans une benne à part. « Un système très perfectible notamment quant aux conditions de travail », précise Cécile Le Bonniec.
S’il n’est pas encore défini dans les services, le futur circuit de collecte des déchets l’est sur la plateforme logistique. Les locaux actuels de la salubrité, où atterrissent les bennes de sacs de déchets collectés dans les étages, seront basculés côté AGV, de l’autre côté de la plateforme logistique. Un tunnel de lavage des contenants sera installé au croisement des circulations vers l’hôpital Trousseau et vers l’hôpital psychiatrique.
Accessible par tramway
Les biodéchets, quant à eux, repartent de la plateforme logistique dans les camions d’un prestataire qui en fait du compost. Ils pourraient à l’avenir prendre le chemin d’un méthaniseur. C’est un projet de la métropole de Tours. La future organisation logistique du CHU aboutira à une nouvelle répartition des postes entre la logistique et les services de soins, compte qui n’est pas encore établi.
Elle sera peaufinée d’ici 2028 à l’aune de la transformation écologique du CHU, dont Cécile Le Bonniec est spécialement chargée. De ce point de vue, l’un des grands progrès du nouvel hôpital Trousseau est qu’il sera desservi par le tramway. Autre facteur positif, le nouvel hôpital psychiatrique a la particularité d’être construit – les travaux commencent le 4 décembre- en béton de bois, ce qui réduit beaucoup son empreinte carbone.
