Mathieu Eon, un passionné de logistique au CHU de Brest

Venu de l’hôpital de Morlaix, Mathieu Eon a rejoint le CHU de Brest comme ingénieur logistique. Il espère contribuer à son développement, surtout à l’occasion de ses nombreux projets immobiliers. Et il milite pour que ce métier, pour lequel il s’est pris de passion, soit reconnu à la hauteur de ce qu’il peut apporter à un établissement.

Il n’en revient pas, Mathieu Eon. À 30 ans, il se rapproche du niveau de responsabilités de celui qu’il a l’inspiré et tant appris, Pascal Herviou, ingénieur logistique et mobilité à l’hôpital de Lorient. Il l’a rencontré en 2013, lors d’un stage. Neuf ans plus tard, c’est encore à l’aune de ses conseils qu’il a postulé au CHU de Brest.

« Souvent, je me suis trouvé au bon moment, au bon endroit avec assez de maturité pour relever le défi, explique-t-il. J’aurais pu rester à Morlaix (hôpital où il était coordinateur des approvisionnements et de la logistique, NDR). Mais l’opportunité était trop belle. Même si la marche est haute ».

Depuis juin, il a donc la responsabilité du transports de patients (brancardage, régulation des véhicules de transport sanitaires), des flux de produits de santé (hors biomédical et pharmacie), du courrier, du linge, des déchets et de la gestion des magasins. Mathieu Eon retrouve sa ville de naissance. Sans doute pour un de ces moments-clés qui ont jonché son parcours.

Master 1 et Master 2 à Lille

Il y a d’abord eu l’IUT de logistique à Lorient, avec une licence professionnelle management de la logistique, de l’organisation, de la gestion en 2011. Un premier stage le conduit chez Ikea. Le fonctionnement « trop proche de l’industrie » le laisse « en quête de sens ». En 2ème année, il passe cinq mois au Québec à l’hôpital de Saint-Georges-de-Beauce, ville de 33 000 habitants. Il a le déclic pour ce monde de la santé qu’il découvre de l’intérieur, « beaucoup plus dans l’humain que l’industrie » la logistique ayant des échanges constants avec les soignants.

Retour en France, en fin de 2ème année, il a le choix, école d’ingénieur ou terminer sa licence à Lorient. Ce qu’il choisit finalement car il a accès à un stage à l’hôpital. C’est là qu’il rencontre Pascal Herviou. Il s’« éclate » à ses côtés. Celui-ci lui donne le goût d’« aller plus loin ». C’est un nouveau moment déterminant pour le jeune Brestois. Ce sera, la faculté d’ingénierie et management de la santé de Lille, l’école spécialisée dans la logistique hospitalière. Deux années de Master où il « entrera dans les détails » du métier.

À l’inverse, il y apprendra aussi, avant de parler de logistique, ce qu’est un hôpital, comme il se construit, comment il se gère. Il touchera à la gestion de la qualité, à la certification, école de rigueur et de management participatif, à la gestion des risques. À Loos dans un petit établissement (un Ehpad et un SSR), il les cartographie, y compris les infectieux, aborde les questions d’hygiène, se concentre malgré tout sur ceux liés à la logistique.

Les journées ne se ressemblent pas

Depuis le départ, dans son domaine, Mathieu Eon se passionne pour tous les sujets. À Lorient, c’est l’avenir de ce que laisse derrière lui un hôpital quand il déménage. A l’époque, c’était vers l’hôpital du Scorff : inventaire, ventes aux employés, dons aux associations de matériel médical pour l’Afrique, les pays de l’Est. Il assiste à l’implantation d’un nouveau logiciel de gestion des magasin (WMS).

À Morlaix, il exerce des responsabilités variées étendues jusqu’à celle de la restauration (qu’il ne chapeaute pas à Brest). « La logistique touche à tellement de domaines ! Cette diversité joue un rôle dans le plaisir que j’éprouve à la tâche. Je le constate à nouveau à Brest. De l’une à l’autre, les journées ne se ressemblent pas. On est nourri intellectuellement car les problèmes sont souvent complexes, on y travaille avec les soignants, avec les techniciens. De plus les projets sont souvent d’ampleur et cruciaux ».

Ne pas oublier la logistique

De ses premières années dans le métier, Mathieu Eon tire une conviction : « la logistique a de la difficulté à être reconnue à la hauteur de ce qu’elle peut apporter, l’optimisation des flux et des coûts. Il est important qu’elle ne soit pas oubliée de la gestion des projets. Aussi, ne pas bien l’appréhender comporte des risques. On l’a bien vu avec la crise de la Covid. »

À Morlaix, il a vu le profit tiré de la réhabilitation du bâtiment de la psychiatrie grâce à la centralisation des fonctions logistiques. « Une reconstruction, c’est un moment idéal pour repartir sur d’autres logiques, avoir les bons locaux aux bons endroits pour raccourcir les flux, centrer la logistique sur une seule et même équipe ».

Au service des soignants

Or le CHU de Brest en a un grand nombre à son programme. Côté nouvel institut de cancérologie, on n’en est plus qu’à peaufiner les plans. Mais il y a bientôt des Ehpad, l’hôpital psychiatrique, la Maison de la mère et de l’enfant, etc.

Le CHU étudie d’intéressantes évolutions logistiques, comme le plein-vide. « Ici, je suis avant tout en quête d’apprentissage, les choses avanceront comme elles avanceront mais je ferai de mon mieux pour contribuer au développement de la logistique. Toujours pour en libérer les soignants, à leur service et à celui des patients. » 

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