Le bloc d’endoscopie de la Clinique de Bercy éradique ses DASRI

Au bloc d’endoscopie de la Clinique de Bercy de Charenton-le-Pont, le contenu des poches d’aspiration repart désormais dans les eaux usées grâce à l’achat d’une machine. Résultat, les DASRI du service sont réduits aux aiguilles.

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Changement d’aiguillage ! Les fluides recueillis dans les poches d’aspiration au bloc endoscopie de la Clinique de Bercy (OC Santé) à Charenton-le-Pont sont désormais évacués dans les égouts, et non plus via la couteuse filière des déchets d’activité de soins à risques infectieux (DASRI). « Nous essayons de rentrer dans le processus des blocs verts », résume Gaëlle Tharsis, infirmière hygiéniste, qui a travaillé sur le projet avec sa responsable au bloc endoscopie, Emilie Ricq.

Une organisation simple

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Le service s’est doté d’une machine aux allures d’un haut gaufrier à la taille d’un petit lave-linge à ouverture sur le dessus. Baptisée Nemo (société Serres), elle se fixe à un mur, se relie à une arrivée et une évacuation d’eau, et à l’électricité. Depuis ce raccordement, le nouveau rituel de l’équipe de l’endoscopie s’est allongé de quelques pas, soit le couloir entre le bloc et l’ancien local dasri à la place d’un vidoir.

C’est là qu’en fin de matinée ainsi qu’en fin d’après-midi, un membre du staff achemine sur un chariot les poches de 3 litres tout juste utilisées et fermées. Ensuite, le circuit est simple. Il suffit d’ouvrir le couvercle de la machine, puis insérer une poche dedans, avant de refermer le capot. Avec 6 litres d’eau envoyés sous pression, le système perce le fond du sac et le rince. Le tout en quelque 20 secondes.

L’eau souillée s’évacue dans les eaux usées. Il reste alors à récupérer la poche percée pour la jeter à la poubelle. Ici, elle part dans les déchets ménagers car la Clinique de Bercy qui n’a pas encore de filière spécifique pour de déchet.

Des achats à peine revisités

Enfin, chaque soir, mission a été donnée au personnel de la salle de décontamination, toujours le dernier à quitter les lieux, de nettoyer la machine. Ce processus est le même que pour une vidange, en quelque 20 secondes mais sans poche et avec une cartouche de détergent.

Du côté des achats, outre la machine qui a nécessité un investissement de 18 000 € selon la directrice de l’établissement Coralie de Clerk, et ses consommables, il a fallu passer à des poches sans gélifiant, ce produit qui permet d’éviter que les fluides ne se répandent en cas de rupture de la poche. « Nous n’avons pas eu besoin de changer de fournisseur de poches car nous travaillons déjà avec ce prestataire », remarque Gaëlle Tharsis. Quant à la maintenance, elle nécessite une visite annuelle incluant un démontage partiel notamment pour changer des joints.

Des DASRI en chute libre

Emilie Ricq et Gaëlle Tharsis

Avec cette nouvelle machine couplée à d’autres nouvelles pratiques comme le tri plus sélectif des déchets non infectieux désormais plus souvent dans les ordures ménagères, les DASRI de la totalité de l’établissement ont chuté du jour au lendemain. Ils sont par exemple passés de 1242 tonnes en février 2023 à 602 tonnes ce même mois un an plus tard, explique l’infirmière. Globalement, l’établissement génère moitié moins de ce type de déchets. « En moins de deux ans, j’estime que le matériel est financièrement rentabilisé », se réjouit la directrice.

Et surtout, les équipes ont vite adhéré à cette nouvelle méthode de travail. De fait « nous descendions trois ou quatre futs de DASRI par jour et c’étaient quasiment nos seuls déchets », se souvient Gaëlle Tharsis à propos du bloc endoscopie. « Aujourd’hui on ne descend que de temps en temps pour la boite à aiguilles ».

Et ce au point qu’après les équipes de l’endoscopie, celles du bloc de chirurgie leur ont emboité le pas. Depuis quelques mois, elles se déplacent jusqu’à la machine située en face du bloc endoscopie et à un étage différent, pour vider leurs sacs ! « Et je n’entends pas du tout râler alors qu’elles ont un plus long trajet à faire, doivent passer 15/20 minutes pour s’occuper de leurs poches après les avoir groupées sur un chariot, et ce une à deux fois par semaine », observe Gaëlle Tharsis. « Il avait été beaucoup plus difficile d’abandonner les bouteilles d’eau… ».

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