Transformer la fonction logistique des établissements, longtemps un « parent pauvre », grâce à l’automatisation et à la robotisation a vocation à devenir un nouveau levier de performance au service de la qualité des soins, a assuré Dominique Legouge, DG du Resah, lors de l’ouverture de la journée « robots et automates : embarquez vers la logistique de main » qui a rassemblé près de 500 professionnels à Montrouge. « Pas un établissement ne doit ignorer cette question, ni faire l’impasse sur cette réflexion », a renchéri Stéphane Pardoux, DG de l’ANAP.
Les dirigeants des deux organismes ont énuméré les avantages de cette métamorphose et garanti son retour sur investissement. Une meilleure réponse aux besoins grâce aux données produites, la sécurisation des productions de la PUI (dispensation des médicaments, préparation des chimiothérapies), mais aussi la contribution à la décarbonation (optimisation des flux et des stocks) a donné en exemple Dominique Legouge. Pour Stéphane Pardoux, l’automatisation est aussi une réponse à l’amplification annoncée de la pénurie de main d’œuvre et un facteur d’amélioration de la qualité de vie au travail, aussi bien côté du personnel logistique, que des unités de soins.
D’autant que l’offre industrielle est désormais mature. Les « tortues » filaires aux déplacements aléatoires appartiennent au passé. Et le DG de l’ANAP de citer le cas du CH de Castres-Mazamet, dont le taux d’indisponibilité de la flotte d’AGV atteint… 2 jours par an. Les deux DG ont aussi insisté sur la diversité des technologies disponibles éprouvées sur le terrain, de la restauration (comme le robot de la cuisine centrale du Val-de-Marne, lire notre article) à la pharmacie (lire nos articles sur la préparation des traitements anticancéreux au CHU de Poitiers, les lunettes de réalité augmentée du CHU de Lille) en passant par le bloc opératoire (lire notre article sur le transstockeur du CHU de Lausanne) les transports (lire notre article sur le CH de Cholet) ou encore les vestiaires automatisées (lire notre article sur le CH de Villeneuve-Saint-Georges)
Mais investir dans le domaine reste une opération complexe, a prévenu Dominique Legouge. Ces opérations impliquent de repenser les organisations existantes : « la question de l’accompagnement au changement ne doit pas être négligée, il est nécessaire de susciter la confiance chez les utilisateurs pour implémenter ces nouveaux outils, et disposer de ressources pour la maîtrise d’ouvrage interne. Il faut vraiment que le métier de logisticien et même de pharmacien spécialisé dans la gestion des flux et des stocks se développe dans les établissements de santé. »
Pour étayer ces propos et montrer, preuve à l’appui, les ressources disponibles, deux documents ont été publiés. Le premier, co-édité par les deux entités partenaires, est un récapitulatif des retours d’expériences innovants présentés pendant la journée ainsi qu’une check-list des bénéfices attendus (lien pour le télécharger). L’autre, réalisé par l’ANAP, est un panorama des solutions d’automatisation existantes en PUI.
Dominique Legouge a promis que la centrale du GIP proposerait à la rentrée d’une offre complète de solutions, de la conception des projets jusqu’à leur déploiement. Dans cette logique d’appui de la professionnalisation de la logistique, il a également annoncé le lancement, à la rentrée, d’une étude avec des expériences pilotes pour mesurer l’intérêt de créer des plateformes régionales pour les produits hôteliers ou de santé.