Premiers livrables pour le Club Pharma du C2DS

Le jeune club de pharmaciens du Comité pour le développement durable en santé (C2DS) finalise coup sur coup un document sur l’air intérieur des PUI et deux courriers, l’un destiné aux nouveaux parlementaires en faveur du reprocessing des DM, et l’autre transmis au ministère de la Santé sur l’achat des médicaments.

Né durant l’hiver 2021 (lire notre article du 4 novembre 2021), le Club Pharma du C2DS n’a pas chômé. Il s’est donné quatre axes de travail en 2022 : la pharmacie d’usage interne (notamment en termes d’écoconstruction pour ce lieu souvent en sous-sol), l’écoconception des soins, les enjeux des achats en matière de déchets (réduction des emballages, intégration des critères de développement durable dans les appels d’offres…) et de santé environnementale, et enfin, les déchets solides et liquides, ainsi que le gaspillage (notamment des médicaments non utilisés mais non arrivés à date de péremption).

La problématique de l’air intérieur de la PUI

Les échanges entre les membres ont déjà débouché sur la création d’outils au profit de tous. Ainsi un premier document résumant les « 10 écogestes pour la qualité de l’air PUI » vient d’être finalisé. Conçu avec le soutien de l’Agence nationale d’appui à la performance (ANAP), il prend la forme d’une affiche qui rappelle les grands principes à respecter à toutes les équipes concernées. Et ce, sur la base d’un principe : « L’air intérieur se lave avec l’air extérieur ».

Véronique Molières

Sur le terrain du lobbying, le Club Pharma a adressé à la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) des propositions d’amendements concernant la fiche « achat médicaments » qu’elle avait éditée. « Je ne sais pas si nous aurons des retours », reconnait Véronique Molière, directrice de la stratégie, du développement et de la communication du CD2S, comité qui est, par ailleurs, intervenu au printemps à deux reprises auprès « des inspecteurs pharmaciens en formation à l’EHESP de Rennes, précisément pour attirer leur attention sur les points d’intérêt et d’actions des pharmaciens de PUI ».

Aujourd’hui, quelques jours après les élections législatives, le Club Pharma entend adresser un autre courrier, cette fois-ci aux parlementaires, pour exprimer sa « position équivalente en tous points à celles des trois fédérations hospitalières (FHF, FHP, FEHAP) pour autoriser le reprocessing en France », en vue de limiter notamment les ravages environnementaux de l’usage unique.

Réflexion sur la pollution médicamenteuse

Au fil de l’eau, le collectif qui réunit environ une quarantaine de participants à chaque visioconférence mensuelle selon Véronique Molières, donne surtout l’occasion de partager des bonnes pratiques (lire notre article du 3 janvier 2022) et d’avoir accès à des experts : par exemple sur les nanoparticules, les perturbateurs endocriniens, et sur les molécules médicamenteuses dans les effluents en aval des établissements hospitaliers.

« Pour le moment, il n’existe pas d’outil qui permettrait de simuler cette pollution médicamenteuse. Toutefois cela renvoie à la réflexion, comme le conseille l’Académie de Pharmacie, sur l’établissement d’un indice, à la manière de l’indice suédois PBT, qui permettrait aux pharmaciens de savoir quoi faire demain, pour à molécule égale, choisir celle qui aurait un moindre impact environnemental sur les rivières, » explique Véronique Molières.

Ce dynamisme intervient au moment où le C2DS confie accueillir parmi ses membres en moyenne deux nouveaux établissements chaque semaine. « C’est historique ! C’est enthousiasmant. Cela montre qu’il y a une véritable prise de conscience du secteur hospitalier dans son ensemble » de la nécessité d’un développement durable, se réjouit Véronique Molières, qui revendique 803 adhérents à la mi-juin, dont 55 % sont publics ou établissements de santé privés d’intérêt collectif (Epic), et 45 % privés. « L’ensemble du secteur s’engage ! », conclut-elle.

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