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La nouvelle chaine automatisée optimise les rendements au CH de Charleville-Mézières

Grâce au renouvellement de sa chaine automatisée, le laboratoire public de biologie médicale du Centre hospitalier de Charleville-Mézières a réduit le nombre d’analyseurs et la longueur du trajet des tubes. De quoi diminuer encore un peu les temps de rendus des résultats.

© CHCM

Changer de chaine automatisée de laboratoire n’est pas une mince affaire dans un centre hospitalier doté d’un service d’urgences qui officie 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Confronté au renouvellement de sa chaine analytique, un système de convoyage qui relie les analyseurs entre eux, après 8 ans de bons et loyaux services, le Centre hospitalier de Charleville-Mézières a dû organiser la transition sur plusieurs semaines.

Le processus nécessite des phases bien huilées. La pièce du laboratoire étant suffisamment grande, les nouveaux analyseurs ont dans un premier temps été installés aux côtés des anciens. Une fois les machines neuves testées, la vieille chaine analytique a été stoppée puis démontée. Le travail des techniciens du laboratoire s’est alors effectué, à l’ancienne, sans convoyage entre les analyseurs, pendant près de deux mois. Enfin, les rails de la chaine analytique neuve ont été à leur tour mis en place, puis connectés l’un après l’autre aux analyseurs.

Location à l’usage

Le choix s’est fait sous forme de location à l’usage pour un coût patient fixé pour chaque type d’analyse. « C’était le plus intéressant pour nous car le plus complet possible avec le volet analytique, l’installation, l’informatique, etc… », détaille Benoit Bertin, acheteur produits de santé et de laboratoire, prestations générales et commerciales au CH, qui a dû créer un cadre de réponses techniques lors de la phase de sourcing pour rendre les propositions comparables entre elles.

Thomas Beuvelet

« Un de nos critères de choix portait sur la simplicité de la transition entre les deux équipements », complète Thomas Beuvelet, médecin biologiste polyvalent en charge du secteur de biochimie générale au laboratoire de microbiologie, hématologie, biochimie et toxicologie du Centre hospitalier intercommunal Nord-Ardennes, qui rappelle que « l’analyse de biochimie, c’est plus de la moitié du budget du laboratoire ».

Travail collégial

La période d’investigation -environ une année s’est écoulée entre le début de la réflexion et la mise en œuvre opérationnelle de la chaine – a nécessité d’organiser des rencontres avec les quatre plus gros fournisseurs de ces systèmes et des visites sur des sites déjà équipés.

« C’était la première fois que j’avais à renouveler une chaine automatisée et cela s’est fait sur un temps très court. Aussi nous avons vite travaillé de façon collégiale avec le laboratoire, le biomédical, l’informatique, ce qui a été une des clés du succès », se réjouit Benoit Bertin, qui a aussi apprécié d’avoir eu l’occasion d’aller visiter des installations pour mieux comprendre les enjeux.

Quant aux priorités techniques, elles consistaient surtout à trouver une solution avec des rails les plus courts possibles pour gagner de la place et avec le moins d’analyseurs possibles pour le même panel d’analyses. « Nous voulions diminuer le temps de maintenance et le temps de rendu des résultats », explique le médecin.

Taille divisée par deux

© CHCM

« La nouvelle chaine a permis d’améliorer les cadences et surtout de réduire le nombre des analyseurs en passant de 5 à 2. En cas de panne de l’un, l’autre est en mesure de faire tous les types d’analyses urgentes sans perte de temps de rendu de résultat. Ainsi on a un backup », décrit le médecin. « Nous avons réussi à diviser la taille de la chaine par deux, en passant de 10 mètres de convoyages à 5m. Et tout cela réduit le temps de rendu du résultat ».

Opérationnelle depuis juin 2023, la nouvelle chaine a, par exemple, permis de gagner « quelques minutes sur le rendu de résultat sur le test de potassium que nous avions mesuré au démarrage de la chaine », indique Thomas Beuvelet. Il confie toutefois « ne pas avoir d’outils suffisamment performants pour suivre ces indicateurs facilement. Quand on se pose la question en cas de problème sur un dossier, on peut faire une recherche mais il faut vraiment le vouloir ».

Automatisée depuis huit ans, la chaine, qui rend le tube autonome (sans intervention humaine) du réfrigérateur aux différents analyseurs, avait déjà permis à l’époque de gagner environ trois équivalents temps plein de technicien. « Depuis le nouvel équipement on a pu libérer un peu de temps pour quelques petites taches comme les commandes et inventaires de réactifs ainsi que les contrôles de qualité des analyseurs, mais le gros de l’optimisation avait pu être réalisé au moment de l’automatisation », détaille Thomas Beuvelet.

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