La gestion des déchets, source d’émulation collective au CHU d’Amiens

Grâce à une trentaine de filières et à de nombreuses actions, le CHU d’Amiens parvient de plus en plus à valoriser ses déchets et à dégager des gains économiques et écologiques. Mais la gestion des déchets se révèle aussi source d’une formidable dynamique collective et un facteur d’adhésion à la politique RSE de l’établissement.

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3400 tonnes. C’est le volume des déchets produits par le CHU d’Amiens en 2022. Soit une moyenne de 2 tonnes par lit et un coût de 353 euros la tonne, toutes matières confondues. Dans ce domaine, la philosophie de l’établissement picard tient en une lettre double : RR. Traduisez revalorisation et redéploiement.  Il s’agit d’augmenter autant que possible la part des déchets valorisables (28 % du total en 2022) et de réduire celle des déchets assimilés aux ordures ménagères (61 %) et des DASRI (11 %). Pour ces derniers, le CHU espère atteindre cette année 9 % et ambitionne 5 % en 2024.

Une trentaine de filières

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Friand d’indicateurs, le CHU a chiffré qu’un patient hospitalisé dans ses murs (hors USLD et EHPAD) générait en moyenne 5 kilos de déchets assimilés aux ordures ménagères (DAOM), 2,8 kg de déchets valorisables et 1 kg de DASRI. L’hôpital amiénois a aujourd’hui mis en place 33 filières, dont les masques usagés, le linge usé, les métaux précieux… Il en avait 20 en 2021 (lire notre article du 8 décembre 2021).

Répondant à la stratégie définie par le copil RSE, la politique de gestion des déchets est élaborée et suivie par un copil piloté dédié, piloté par la logistique. L’équipe est pluridisciplinaire : on y retrouve des professionnels des achats, de la qualité, de l’hygiène, des cadres de santé et bien entendu des médecins et des infirmiers.

Bénéfices environnementaux et économiques

Les gains des actions entreprises sont palpables. Le démarrage de la filière valorisation des plastiques a permis de réduire les DAOM de 10 tonnes Celle de la filière de valorisation des métaux a permis de délester de 2 tonnes les DASRI, celle des pinces mécaniques de 3,8 tonnes. Avec des factures allégées à la clef. La revente des métaux précieux a aussi rapporté 15 000 euros en 2022.

Les bénéfices sont également environnementaux. A fin octobre 2023, le CHU a calculé que la reconversion des déchets a permis une production d’électricité de 2,3 millions de KWh, soit la consommation de 138 foyers pendant un an. Les initiatives ont aussi évité une émission de CO2 équivalente à 38 fois le tour de la Terre en voiture, ou encore la destruction de 748 chênes.

Une dynamique collective

Présentant ces résultats lors des journées achat logistique de Montrouge le 7 décembre dernier, Imad Fakhri, ingénieur responsable des services logistiques du CHU d’Amiens, a insisté sur le caractère fédérateur de tous ces projets et la dynamique collective qu’ils génèrent dans l’ensemble des services. Des agents ont par exemple transformé des palettes en bois en cadres pour potagers partagés et en tables de pique-nique. « Grâce aux déchets et à l’implication de tous, on a réussi à créer une émulation », a insisté Imad Fakhri, et « cette thématique permet l’adhésion de tous les professionnels de santé à la politique de RSE »,

 

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