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Un compteur particulaire sur lequel compter

Pour en sécuriser le bon fonctionnement, les salles blanches peuvent désormais tabler sur Safyr OPC, dispositif innovant de surveillance particulaire continue. Une nouvelle pierre, assurément précieuse, à la sécurité et la gestion hospitalières, notamment utilisée par le CHU Saint-Pierre de Bruxelles.

© SafyrOPC

Laboratoires pharmaceutiques, blocs opératoires, unités de préparation des cytotoxiques, stérilisation… Tous ces espaces relèvent d’une obligation commune : régulièrement s’assurer que leur environnement est compatible avec leur activité, notamment pour ce qui concerne la propreté particulaire de leur air. « Or leurs moyens ne sont pas les mêmes pour ce faire, les industriels bénéficiant d’une technologie de contrôle en continu, bien trop coûteuse et encombrante pour les autres, condamnés à attendre une fois l’an le verdict officiel d’un prestataire », explique Tony Wattrelot, co-fondateur de l’entreprise HEX, justement chargée d’échantillonner les salles propres. Mais tout cela, c’était avant « car notre start-up Safyr propose désormais des compteurs intelligents qui, assortis d’une solution logicielle, offrent à toutes les salles propres un auto-contrôle complet et continu de leur process », assure l’entrepreneur. Un véritable Graal pour l’hôpital.

À l’achat ou à la location

Premier atout de ce compteur particulaire connecté : sa fonctionnalité. Son design a demandé du temps pour se rendre compatible avec les salles blanches (pas d’arêtes vives, ni d’angles droits par exemple) et facilement nettoyable « De la taille d’une enceinte Google, il s’installe en quelques minutes (mode plug and play), sans câble ni fil, et sans intervention du département informatique, hormis pour autoriser l’accès au serveur en vue de l’exploitation des données », pose Tony Wattrelot. Deuxième avantage, et non des moindres : son coût, compris entre 1300 et 1600 euros à l’achat ou de 75 euros mensuels en location… « De quoi pouvoir déployer progressivement son parc, à raison d’un appareil par zone à risque, soit par local et par équipement de laboratoire », argumente-t-il.

Dans la foulée des nouvelles « Bonnes pratiques de préparation » publiées au printemps par l’ANSM, Fadel Atbaoui, chef de service au centre de cancérologie de la porte de Saint-Cloud, a ainsi installé un compteur particulaire dans chacun de ses deux isolateurs. La raison ? « Être plus réactif, grâce à des données en temps et conditions réels qui, graphiques à l’appui, anticipent même une pollution potentielle », résume le docteur en pharmacie.

Un levier d’économies

© SafyrOPC

Au cœur de Bruxelles, l’embryologiste Jérôme Colin, responsable qualité au centre PMA du CHU Saint-Pierre, s’est de même intéressé à la solution Safyr OPC après une inspection insatisfaisante de l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS). « Il nous fallait rapidement développer un nouveau protocole irréfutable, tout en restant compatible avec nos ressources, humaines, techniques et financières. Pour cette partie du process, la mesure particulaire continue de nos laboratoires et hottes à flux laminaires remplissait parfaitement les deux conditions », raconte-t-il. Pour moins de 1000 euros par an et par unité – maintenance et étalonnage inclus – le centre loue donc dorénavant 10 compteurs qui témoignent 24 heures/24 de la qualité de l’air, « notamment en cas de panne momentanée de la ventilation », insiste le spécialiste.

L’innovation face à la tradition

Mais l’intérêt de l’instrument ne s’arrête d’ailleurs pas aux interruptions involontaires. « A l’heure où de plus en plus d’établissements cherchent à maîtriser leurs dépenses énergétiques, ces mesures en temps réel cadrent et sécurisent totalement la ventilation dégradée des salles inoccupées, sans risque aucun pour l’activité ni pour le patient », assure Tony Wattrelot… De quoi lever certains freins psychologiques, diminuer les régimes au-delà des seuils hypothétiques de référence (lire notre article du 30 août 2023 ) et, le cas échéant, se doter automatiquement de preuves pertinentes opposables devant la justice.

Reste que la solution innovante se heurte encore à quelques obstacles. Les textes d’abord, qui persistent à lui préférer des campagnes de prélèvements classiques aux fréquences régulières, parfois quotidiennes. « En collaboration avec l’industriel, nous continuons donc à utiliser en parallèle les boîtiers d’air par impaction afin de démontrer aux autorités le bien-fondé des nouveaux compteurs versus ces dispositifs conventionnels », rapporte Fadel Atbaoui. Les marchés publics ensuite, dans le cadre desquels ce nouvel équipement connecté peine à trouver la bonne case où se plugger.

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