En 2012, les Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) ouvrent la voie avec la Fabrique de l’hospitalité, un laboratoire d’innovation notamment chargé d’accompagner les sites du CHU dans la construction ou la rénovation de leurs lieux d’accueil et de soins dans un process de co-création. Cette dynamique d’innovation publique a un nom, le design de service, lequel intéresse progressivement les établissements soucieux d’améliorer les conditions de travail des hospitaliers autant que la prise en soin de leurs patients.
Une multitude de formes…
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Onze d’entre eux choisissent même d’associer la fonction à leur organisation, affichant aujourd’hui une unité de design intégrée, les HUS bien sûr, mais aussi le GHU Paris, l’AP-HP, le CHU de Montpellier, le CHU de Bordeaux, le GCS HUGO, le CHU d’Angers, CHU de Nantes, CHU de Nîmes, l’EHESP, l’Institut du Cerveau et l’EPSM de la Sarthe. Onze démarches dont les pilotes viennent de se former en réseau.
« Dispersés sur le territoire, nous avions besoin d’une structure pour nous entraider et partager nos outils et bonnes pratiques », explique Iréné Lopez-Abarca, cheffe de projets design au GCS HUGO et responsable du laboratoire d’innovation organisationnelle par le design au CHU d’Angers. Mais la création de cette communauté de pratique se veut aussi le moyen de capitaliser sur les projets déjà réalisés et de valoriser un design hospitalier encore à ses prémisses. Bien qu’encore peu nombreuses, les structures existantes donnent d’ailleurs déjà fort bien l’étendue des possibilités offertes par la discipline, dans ses formes et fonctions.
Et différentes intentions
Composées de manière pluridisciplinaire d’acteurs administratifs, universitaires et soignants, elles sont d’abord, selon les sites, organisées sous la forme de cellule, mission ou laboratoire. Rattachées à la direction générale, au pôle projet ou au service culture, elles portent ensuite différentes intentions : outiller le soin, optimiser les espaces et les parcours, transformer cultures et pratiques organisationnelles, professionnelles et managériales…
A Nîmes pour exemple, le travail s’est concentré sur le service réanimation tandis que Bordeaux pensait de nouveaux dispositifs en soutien du « prendre soin » en travaillant sur les facteurs générateurs du bien-être de santé et que le GSC Hugo revisitait les chambres dédiées au grand âge (lire notre article du 11 novembre 2020) et aux enfants admis en oncologie (lire notre article du 1er décembre).
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Créée à l’initiative de la quinzaine de professionnels dont ces démarches internalisées relèvent, le Réseau des Designers Hospitaliers a donc vocation à ressembler tous les acteurs du design intégrés au sein de l’hôpital, quelles que soient les fonctions exercées. Et, après une première journée de travail à laquelle quelque 400 professionnels de la santé, étudiants et acteurs de l’innovation en santé ont assisté, le 15 septembre, dans le Grand Amphithéâtre de l’Hôpital Saint-Anne à Paris, un nouvel événement national est d’ores et déjà inscrit à son calendrier de l’automne 2024. « Pour tous ceux qui veulent rendre l’hôpital plus humain », résume Iréné Lopez-Abarca. Et conjuguent au design le futur des établissements de santé.
