Marie Tanguy, une juriste portée par des actions pour le bien commun

À tout juste 29 ans, Marie Tanguy a intégré, début avril, le CHU de Dijon en tant que responsable adjointe du service marchés publics. Un premier poste dans la fonction publique hospitalière, après s’être essayée quelques années à la Territoriale.

Le parcours estudiantin de Marie Tanguy a commencé par de nombreux hasards. Mais des bons, qui lui ont permis de trouver sa voie. Après l’obtention de son baccalauréat en 2013, elle s’oriente vers des études de droit, à l’Université de Bourgogne Franche-Comté de Dijon, « sans trop savoir pourquoi », reconnaît-elle. C’est à la suite d’un stage effectué en deuxième année, chez un avocat spécialisé en droit public et en droit de la construction – là aussi par hasard – qu’elle se découvre une passion pour cette matière.

La fonction publique plutôt que la robe d’avocat

Elle plie bagage, quitte la capitale bourguignonne pour rejoindre l’Université de Strasbourg, qui propose un Master spécialisé dans ce domaine – qu’elle ne fera finalement pas. Elle commence par un Master 1 en droit public/droit privé en 2016, et découvre, dans ce cadre, les marchés publics. « Cela m’a littéralement passionnée, explique-t-elle. C’est ce qui m’a fait m’orienter vers le droit public. »

Si dans un premier temps, elle se questionne sur l’opportunité d’embrasser une carrière d’avocat, rapidement, elle bifurque vers la fonction publique. D’abord parce qu’accéder au métier d’avocat « me semblait long en termes d’études, et surtout parce que je voulais être plus proche de l’intérêt général », indique-t-elle avant de poursuivre : « Depuis toujours j’aime m’investir pour la collectivité, participer aux collectes de déchets sur les plages bretonnes, mener des petites actions pour le bien commun. »

Un premier pas dans la Territoriale

C’est au cours d’un stage de six mois, effectué en 2018 dans le cadre de son Master 2 « administration locale et régionale en Europe », auprès du responsable de la commande publique du Conseil départemental du Bas-Rhin, qu’elle se frotte à la fonction publique territoriale. Sa mission : préparer la dématérialisation des marchés publics en travaillant sur le plan de communication interne et externe.

« J’ai su à ce moment-là que j’avais trouvé ma voie », souligne-t-elle. Fraîchement diplômée de son Master, retour en Bretagne, sa région d’origine, où elle trouve un poste de rédactrice des marchés publics à l’Office public de l’habitat (OPH) de Rennes. « C’était une belle opportunité car cet emploi réunissait à la fois le droit de la construction et le droit de la commande publique », se rappelle-t-elle.

Un poste à la Métropole de Dijon, porteur d’ambitions

Après trois ans à l’OPH, elle retourne en Bourgogne, en 2021 pour des raisons familiales.  « Après avoir effectué mes études de droit à Dijon, je ressentais un sentiment d’appartenance à cette ville et l’envie de participer à l’intérêt général auprès du maire et du président de la métropole », témoigne-t-elle. Elle devient superviseur de la commande publique à la Métropole de Dijon, chargée, à sa demande, de la gestion d’un portefeuille de services opérationnels « travaux ».

Son rôle : superviser la partie juridique pour la passation des marchés et leur exécution. Une mission qui lui a beaucoup plu, en raison de la diversité des projets : travaux de voirie ; réhabilitation de la maison des associations ; rénovation des écoles maternelles et élémentaires. Elle a également abordé les aspects « développement durable et environnement » avec la mise en place de panneaux photovoltaïques dans un quartier prioritaire de la politique de ville, pour lui permettre d’être en autoconsommation collective.

Direction le CHU

« Ce poste m’a permis de réfléchir à la stratégie d’achats de la Métropole avec la nécessité de rechercher les articles du Code de la commande publique les plus opportuns pour aboutir aux résultats souhaités de manière optimisée dans un contexte inflationniste », rapporte-t-elle. « Il m’a aussi donné beaucoup d’ambitions pour la suite, de la confiance en moi, en mes compétences, et surtout l’envie de continuer dans la fonction publique. » Après un peu plus de deux ans à la Métropole en tant que contractuelle, elle souhaite « voir un peu plus grand » et surtout se sécuriser en trouvant un CDI.

Lorsqu’elle prend connaissance de l’offre d’emploi de responsable adjointe de la cellule juridique et contrat au CHU de Dijon, elle le voit « comme une opportunité d’évolution professionnelle et d’intégration de la fonction publique hospitalière ». Et prend son poste depuis début avril. « Je perçois vraiment, avec ma mission, une volonté du CHU de structurer la commande publique », explique-t-elle, précisant être en charge des contrats publics en lien avec les projets de constructions, rénovation, réhabilitation et les marchés de prestation de services et de propriétés intellectuelles associés.

Valoriser la filière « commande publique »

Aujourd’hui, elle découvre le fonctionnement d’une structure sanitaire et l’axe universitaire propre aux CHU. « J’ai envie de comprendre comment je peux contribuer à ma hauteur, à cette politique de qualité des soins aux patients », fait-elle savoir. Le CHU étant membre d’un groupement hospitalier de territoire (GHT), elle va également être amenée à travailler sur des projets d’envergure. Elle souhaite aussi, côté « commande publique », mettre en place des process pour fluidifier les relations entre les agents des services opérationnels et ceux des services administratifs.

« J’entends sécuriser les procédures d’achat et les optimiser afin d’être dans une démarche qualité et sur une structuration qualitative du processus achat », annonce-t-elle avant de de conclure : « Je souhaite embarquer les agents dans le changement et valoriser l’activité des services techniques et de la commande publique pour mettre en lumière ce que nous apportons au CHU et au GHT. Nos métiers sont souvent dans l’ombre et pourtant, nous avons à cœur de faire aussi bien que les agents de terrain. Ils sont différents mais tout aussi importants. »

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