Recyclage au CH d’Angoulême : du pain et des vœux

Doté d’une quarantaine de filières de tri et valorisation, le centre hospitalier d’Angoulême cherche inlassablement à ouvrir de nouvelles voies d’avenir à ses déchets. Et après avoir planché sur le pain, l’établissement s’emballe aujourd’hui pour le plastique, avec l’appui de l’Agence de développement et d’innovation de Nouvelle-Aquitaine.

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Depuis le 1er janvier dernier, les établissements de soins ont l’obligation de trier leurs biodéchets. Une nouvelle épreuve organisationnelle pour certains, mais une simple formalité pour le CH d’Angoulême (CHA).

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En effet, construit dès la fin des années 70 sur un modèle de transports internes automatisé – un modèle évidemment upgradé depuis, notamment pour passer du filo-guidage au wifi – « l’hôpital profite de sa robotisation pour déployer régulièrement de nouvelles filières, sans pour autant devoir imputer la charge physique et mentale de ces collectes supplémentaires aux personnels », pose Nicolas Prentout, directeur général adjoint, directeur des affaires logistiques, des achats et du développement durable du site.

Ainsi tous les services angoumoisins étaient-ils déjà concernés par la collecte des biodéchets, contractualisée avec Suez dès 2021 à raison de deux enlèvements hebdomadaires… Une dynamique qui s’est, l’an passé, traduite par plus de 65 tonnes méthanisées, dont 60 % générés par deux EHPAD relevant du centre hospitalier.

Une facture nourrie par 4000 repas quotidiens

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Mais, bien que mutualisé avec la majorité des établissements du GHT auxquels s’ajoute même une structure extérieure dédiée à l’accueil des personnes âgées, « ledit marché constitue un coût non négligeable,  à raison de plus de 150 euros la tonne, collecte et traitement confondus », énonce Honorine Bernard, chargée des projets développement durable au CHA…

Nourrie par 4000 repas jours, la facture incite donc assurément à « optimiser l’optimisation » et c’est pourquoi la réduction du gaspillage s’inscrit depuis dix-huit mois en tête des priorités, dans une dynamique conjointe entre le GIP de restauration et les services afin de préparer et servir de plus justes quantités.

Une filière pain pour les chiens de chasse

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Le pain en est un exemple : « baguettes surnuméraires rassises en fin de journée, pains de régime inutilisés, portions à peine entamées… Nous travaillons le sujet de l’ajustement de la commande comme celui du meilleur usage, par exemple en remplaçant les pains classiques par du tranché à l’EHPAD où sont délivrés 600 repas par jour », rapporte la professionnelle.

Quant aux inévitables restes (2,5 tonnes en 2023), ils sont, depuis des années, gratuitement collectés par une société de chasse au profit de l’alimentation des animaux, un partenariat gagnant-gagnant qui allège d’autant les volumes à méthaniser.

Les plastiques sous diagnostic

Enfin, tout comme il s’est historiquement engagé dans le tri sélectif des films PE (7 tonnes collectées en 2022) et les déchets recyclables en mélange (40 tonnes en 2023), le CH d’Angoulême cherche aussi, depuis des mois, à valoriser directement les multiples plastiques d’emballage issus de ses diverses activités.

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« Cependant, entre le polyéthylène téréphtalate (PET), le polypropylène (PP), le polystyrène (PS) ou encore le polyéthylène (PE) et le polyéthylène haute densité (PEHD), les process diffèrent et nécessitent l’étude d’une collecte par matière », explique Honorine Bernard.

Avec l’appui de l’Agence de Développement et d’Innovation de Nouvelle-Aquitaine et en collaboration avec un industriel limougeaud, une nouvelle tentative émerge pourtant, aux côtés de quatre autres établissements de santé de la région.

L’enjeu en est simple : « À partir d’un cahier des charges très précis qui circonscrira clairement les matériaux plastiques attendus (par code ou type d’emballage), tester la collecte dans quelques services pilotes afin d’en mesurer le potentiel en termes de recyclage et projeter ce dernier à l’échelle d’une filière régionale, voire nationale », détaille Honorine Bernard. En espérant trouver enfin la bonne tactique pour le plastique.

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