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Le CHU de Reims gagne un siège grâce à l’économie circulaire

En matière d’économie circulaire, le CHU de Reims a choisi de ne pas pratiquer la politique de la chaise vide. L’établissement champenois a réussi, en à peine six mois, avec l’aide d’entreprises locales, à valoriser certains déchets plastiques du bloc pour fabriquer un siège. Une démarche de transition écologique volontaire menée à bien avec l’appui du personnel médico-soignant.

© CHU Reims

Récupérer certains déchets plastiques du bloc. Le transformer en mobilier pour son propre usage. Le tout en partenariat avec des PME du cru. Grâce à sa chaise, le CHU de Reims coche de nombreuses cases en matière de RSE. Une initiative qui doit beaucoup à Delphine Garnier, coordinatrice Grand Est en transition écologique et énergétique en santé.

« Lorsqu’elle a commencé à travailler pour le CHU et le GHT, elle a été assez impressionnée par la quantité de déchets produits. Elle avait notamment remarqué au bloc que certains plastiques non souillés, comme les surfaces chargées de protéger les bras des robots, ou les conditionnements d’instruments à usage unique, étaient jetés », rappelle Cédric Garot, directeur du patrimoine, des achats et de la logistique du CHU de Reims.

Le bloc à bloc derrière le projet

© CHU Reims

Début 2024, cela fait tilt. La coordinatrice se dit qu’elle peut trouver une entreprise innovante susceptible de métamorphoser ces déchets. « Elle a longtemps travaillé pour des organismes en lien avec des start-up et le tissu économique industriel », éclaire Cédric Garot. Et elle convainc le professeur Ambroise Duprey, chef du service de chirurgie vasculaire, qu’il est possible de donner une nouvelle vie à  tous ces plastiques. « Il a été séduit par le projet et a dit banco. Et sans savoir exactement ce qu’il en sortirait, il a promis de motiver ses équipes pour récupérer les matières en question. »

© CHU Reims

Delphine Garnier déniche une start-up installée dans la Marne. Baptisée Replace (pour REuse PLAstic Circular Economy), cette jeune pousse convertit des résidus plastiques en barres de forme rectangulaire assez rigides et résistantes, grâce à l’apport d’aluminium recyclé. « J’ai tout de suite vu qu’elles ressemblaient à des barres de tables de jardin, et qu’on pourrait les utiliser afin de fabriquer du mobilier, comme une chaise », poursuit Cédric Garot.

Circulaire et circuit court

Cédric Garot

Au printemps, le CHU se rapproche alors du groupe Larbaletier, implanté dans l’Aube, qui élabore des équipements  à partir de matière recyclée. « On leur a proposé d’imaginer un prototype ». Et comme un Phénix, une première chaise naît des déchets plastiques du bloc. Un symbole fort des efforts de développer l’économie circulaire.

« C’est un produit inventé et conçu dans la région, avec des matériaux – plastiques et aluminium – récupérés dans la région », synthétise le directeur du patrimoine, des achats et de la logistique du CHU de Reims. Et aussi un symbole du travail collaboratif avec les équipes médico-soignantes. « Sans le soutien du bloc, ce projet n’aurait pas abouti ».

L’hôpital présente sa candidature aux trophées de la transition écologique de la FHF. Et décroche le cocotier grâce à ce projet développé en un temps record, pour obtenir l’accord de tous, mais aussi identifier les bonnes matières à recycler.  « On a réussi à choisir ceux qu’on allait transformer pour produire un matériau fini ou semi-fini imputrescible. »

Un banc au banc d’essai

© CHU Reims

Présentée au directoire et à de nombreuses instances, la fameuse chaise, logotypée CHU, trône aujourd’hui dans la salle institutionnelle. Elle ne devrait pas rester longtemps seule. « Nous voudrions en fabriquer suffisamment pour équiper le CHU et nos EHPAD », assure Cédric Garot. Ce qui ne devrait pas poser de problèmes. Le CHU peut récupérer jusqu’à 5 tonnes par an de plastique concerné. Un total qui pourrait monter à 8 tonnes, en englobant le GHT.

L’hôpital champenois caresse donc l’idée de lancer une gamme plus large, même si le calendrier n’est pas finalisé.  « On envisage un prototype de table et un prototype de banc. » En travaillant la main dans la main avec des ergothérapeutes afin d’aboutir à des meubles adaptés aux attentes, notamment des personnes âgées. De quoi asseoir définitivement une réputation d’établissement engagé dans la RSE.

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