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La santé environnementale, nouveau credo du GCS achats santé Bretagne

Choisir des produits et des équipements aussi en fonction de leurs retombées sur les patients, le personnel soignant, la société et plus largement la planète. Cet achat bien plus complexe est actuellement l’objet des réflexions d’un groupe pluridisciplinaire piloté par le GCS achats santé Bretagne. Lequel compte bien lancer ses premiers marchés estampillés « santé environnementale » début 2024.

© Epictura

Florian Vinclair, directeur du GCS achats santé Bretagne en est convaincu : « il y a un lien évident entre les achats et la transition écologique ». Il n’est donc pas étonnant que l’ARS ait confié le soin au GCS, déjà animateur des sujets achats et logistique, de solliciter son réseau de proximité et de provoquer un remue-méninges sur le thème du développement durable. Un programme concrétisé sous la forme de quatre ateliers, composés de volontaires d’horizons pluridisciplinaires, et consacrés respectivement à l’alimentation durable, à l’énergie, aux gaz à effet de serre et à l’eau, aux transports, et, last but not least, à la santé environnementale.

« Pour les trois premiers, il s’agit avant tout de mieux faire connaître la réglementation en vigueur, de partager les bonnes pratiques, et d’accompagner les établissements pour la prise en main des outils », précise le directeur du GCS. Les premières sessions ont démarré en décembre dernier, sous la forme de webinaires. Zoom sur la loi Egalim, présentation du décret tertiaire, du dispositif des certificats d’économies d’énergie, de Regal « (Réseau pour Eviter le Gaspillage Alimentaire), verdissement des flottes auto et bien d’autres sujets figurent au programme des rencontres qui se dérouleront entre 3 à 4 fois par an.

Définir le bien acheter

Florian Vinclair

Un tantinet différent, le quatrième atelier prolonge une démarche initiée en 2022 par l’ARS, neuf maternités et deux centres périnataux bretons sur les « 1000 premiers jours de vie » afin de phosphorer sur le lien entre la santé environnementale et l’acquisition des produits, notamment ceux fournis aux parents et aux bébés. « Lors du séminaire de restitution, il a été décidé de prolonger les travaux et de constituer un groupe spécifique, associant des soignants et des acheteurs », explique Florian Vinclair.

Co-animé par le GCS et l’association OSE, grâce au soutien financier de l’ARS, l’atelier a ouvert ses portes le 15 décembre dernier. Première ambition : définir pour le mois de mars ce qu’est le bien acheter avec un prisme santé environnemental, aussi bien côté soignants que côté acheteurs. « Lors des échanges, on s’est aperçu qu’on connaît peu les contraintes et les attentes de chacun », pointe le directeur du GCS. Une fois la notion mise au clair, des supports de communication seront imaginés à destination des unités de soin. Ils rappelleront aussi les contraintes de la commande publique, les délais et les étapes des appels d’offres. « Cela permettra, au passage, de faire un peu de pédagogie sur l’achat ».

Des marchés régionaux estampillés « santé environnementale »

Toutes ces cogitations auront une conséquence palpable. Car le GCS a la ferme intention de lancer des consultations marquées du sceau « santé environnementale », en examinant l’impact de l’usage des produits sur les patients, le personnel soignant et plus largement sur la population et l’environnement. « On veut regarder dans la composition les molécules présentes, celles qu’il s’agit d’éviter pour la peau, identifier les perturbateurs endocriniens, en savoir plus sur l’impact de leur rejet dans les effluents », donne en exemple Florian Vinclair.

Les domaines de l’incontinence infantile et de l’entretien des locaux seront ciblés dans un premier temps. « Nous allons affiner le besoin durant le premier semestre, puis commencer à construire les cahiers des charges à partir de septembre, afin de démarrer les mises en concurrence fin 2023 ou tout début 2024 », espère Florian Vinclair.

Des référents formés dans chaque GHT

D’autres sujets pourraient suivre, comme les produits en contact avec la peau, ou les DM non stériles. « On ne peut pas attaquer tout de front. Et pondérer un critère de manière importante nécessite d’être aussi capable de l’évaluer », prévient-il.  Des produits et des équipements moins nocifs mais potentiellement plus onéreux. Florian Vinclair n’écarte pas cette hypothèse. Il reste cependant confiant. « On perçoit un changement de paradigme. Les établissements sont prêts à mettre plus de moyens pour aller vers ces bonnes pratiques ».

On l’aura compris, la notion de santé environnementale est appelée à devenir un pilier de l’achat hospitalier breton. Le GCS a d’ailleurs demandé à chaque GHT de la région de désigner, parmi leurs acheteurs, un référent sur la question. Tous les heureux élus bénéficieront d’une formation au mois de mars. De quoi se familiariser rapidement avec un concept à l’avenir assuré.

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