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Le CHU de Québec aime le VLM

Depuis son ouverture fin 2021, la plateforme clinico-logistique du CHU de Québec a pris de la hauteur grâce à ses deux systèmes d’entreposage vertical (VLM). De quoi apporter certains produits sur un plateau, en limitant les risques d’erreur, en économisant l’empreinte au sol et en réduisant les probabilités de TMS pour les magasiniers.

© JMB

Fleuron des activités de soutien du CHU de Québec, la plateforme clinico-logistique (PCL), inaugurée en 2021 (lire notre article du 29 mars 2021), rassemble sur un même site le stockage de 2945 produits (pour une valeur de 7 millions de dollars canadiens, soit à peu près 4,7 millions d’euros). Elle abrite aussi la reprographie, l’unité de production alimentaire et la pharmacie. Le tout sur près de 8000 m2.

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La PCL fournit tout le nécessaire aux cinq établissements du CHU (centre hospitalier de l’université Laval, hôpital de l’Enfant Jésus, l’Hôtel-Dieu de Québec, hôpital du Saint-Sacrement, hôpital Saint-François d’Assise).

Seul hôpital du Québec à bénéficier de VLM

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Même s’il présente une physionomie plutôt classique avec ses quais, ses zones de réception, d’expédition et de stockage (1736 espaces de réserves), son entrepôt, d’une surface de 3200 m2, où travaillent 21 magasiniers et 3 techniciens (2575 lignes de réception, 16 500 lignes de « réquisition » et 550 palettes expédiées par semaine), n’est pas tout fait comme les autres.

Car le CHU est le seul hôpital au Québec – et l’un des rares au Canada – à être équipé de deux VLM (Vertical Lift Module). Il s’agit de  systèmes d’entreposage vertical composés de plateaux. Leur module central permet d’appeler automatiquement le plateau contenant les articles recherchés. Une sorte de carrousel en hauteur surtout employée dans les milieux industriels.

15 % du volume stocké

Opérationnels dès l’ouverture de la PCL, les deux VLM, construits sur mesure, s’élèvent pratiquement jusqu’au plafond de l’entrepôt. Montant de l’investissement : environ 500 000 dollars canadiens, installation comprise (soit 336 000 euros). À quoi il faut ajouter une maintenance de 10 000 dollars par an.   Chaque VLM renferme une soixantaine de plateaux, eux-mêmes subdivisés en bacs. Au total, le duo abrite 1175 produits. Soit 40 % du total des produits et 15 % du volume stocké. Des matériels de petite taille.

Benoit Bisson devant un VLM © JMB

« Les produits qui doivent être placés au VLM sont déterminés à l’avance selon le critère principal suivant : volume de vente en pouces cubes (unité de valeur usitée au Canada, un pouce cube est égal à 16 cm3, NDR), n’excédant pas le besoin d’avoir plus de 3 emplacements différents dans le VLM, peu importe le format de l’emplacement. Nous nous limitons à un maximum de 3 emplacements pour éviter une surcharge du même produit dans le VLM », explique Benoit Bisson, chef de service entreposage et distribution de la PCL.

Rangement optimisé par le système

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« Lorsque nous recevons du fournisseur un produit destiné au VLM, automatiquement notre système de gestion d’entrepôt (WMS) imprime l’étiquette ayant la mention « VLM » lors de la validation de la réception. Ainsi, les magasiniers effectuant les réceptions de marchandises n’ont pas à se questionner sur la destination finale de chaque produit », complète-t-il.

Le WMS assiste également le magasinier chargé de « nourrir » le VLM. Il optimise le rangement et sélectionne la meilleure place, en fonction des emplacements libres qui correspondent au bon format. Les plateaux les moins sollicités sont entreposés le plus en hauteur. Lors de la préparation d’une commande, le système identifie les produits à prélever, et appelle le plateau où il sont stockés. À charge pour le magasinier de récupérer les boîtes ou les sachets ad hoc.

Gain de place, peu d’erreurs, pas de TMS

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Les atouts de la formule ? Déjà un gain de place appréciable.  Le système permet d’économiser 90 % de l’empreinte au sol nécessaire, puisque les deux équipements n’excèdent pas 40 mètres carrés. Les jumeaux contribuent aussi à la performance de la PCL. « C’est certain qu’il faut du temps pour alimenter les machines. Mais elles améliorent la productivité », assure Marie-Hélène Boulanger, directrice de la logistique du CHU de Québec. « Le taux d’erreur est très faible. Nous avons une exactitude au picking qui est meilleure », ajoute Benoit Bisson.

Le chef de service entreposage-distribution pointe un autre avantage : la configuration du système qui contribue à réduire les TMS. « La position de travail est idéale. C’est vraiment ergonomique pour l’employé. Il est toujours au bon niveau. Il ne se penche jamais, il ne soulève pas les bras, il ne travaille pas du haut des épaules. » Bref, la PCL ne cache pas sa satisfaction. Et si besoin, elle ne dirait pas non à héberger des triplés plutôt que des jumeaux . « La PCL a été configurée pour être en capacité d’ accueillir un 3e VLM en cas d’expansion », convient Marie-Hélène Boulanger.

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