Les urgences du CH de Bourges font peau neuve

Si les travaux de réhabilitation des urgences du Centre hospitalier de Bourges (Cher) étaient déjà inscrits dans le projet d’établissement 2016/2021, ils ont débuté cette année et devraient s’achever en 2026. Objectif attendu : zéro brancard dans les couloirs, un plus grand respect de l’intimité des patients, et plus de confidentialité des prises en charge.

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« Depuis l’ouverture de notre centre hospitalier sur notre site actuel en 1994, nous sommes passés de 14 600 à 36 300 passages en 2023, au niveau du service d’accueil des urgences », fait savoir Anne Descouts, directrice des achats, des travaux et de la logistique. Face à cette réalité, dès 2019, le projet de réhabilitation a été mis sur les rails par la direction, qui s’est fait assister par un cabinet de conseil en santé, accompagnant les hôpitaux et acteurs de santé dans leur organisations et stratégies.

« Même si nous en avions déjà conscience, ce cabinet a objectivé l’enjeu de l’amélioration de la qualité de vie au travail des professionnels de santé dans ce contexte de locaux inadaptés face aux besoins », reconnaît Anne Descouts. Cette même année, la procédure de marchés publics pour l’étude et la programmation du projet a été lancée.

« Nous avons été accompagnés par un assistant à maîtrise d’ouvrage, ajoute-t-elle. Nous avions besoin d’anticiper l’évolutivité du service des urgences avec cette augmentation du nombre de passages, à corréler avec les problématiques de démographie médicale du territoire. » Le projet est désormais dimensionné pour 40 000 passages avec un agrandissement de la surface dédiée aux urgences au sein d’un bâtiment déjà existant.

Redéfinition des circuits et de l’usage des locaux

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Pendant cette phase de réflexion, 17 réunions de programmation pluridisciplinaires ont été organisées afin d’associer les professionnels de santé au projet. Les différents circuits de prises en charge des patients ont été redéfinis. « Dans notre futur projet, nous disposerons d’un circuit gériatrique avec quatre box dédiés, d’un circuit long qui passe de sept à neuf box et d’un circuit court avec quatre box dont un pour la pédiatrie », précise Anne Descouts.

Objectifs à atteindre ? Zéro brancard dans les couloirs, un plus grand respect de l’intimité et de la dignité des patients, ainsi que de la confidentialité des prises en charge. « Nos locaux n’étant actuellement pas adaptés aux nombres de passages, nous sommes contraints de devoir parfois laisser des patients dans les couloirs, regrette Anne Descouts. En améliorant nos conditions de prise en charge et de travail, nous espérons aussi avoir un impact sur le recrutement. »

Des travaux en quatre phases

Les travaux enclenchés au CH de Bourges se déroulent en quatre phases en sachant qu’aujourd’hui, la première phase est lancée. Débutée en avril 2024, elle devrait s’achever en décembre 2024. « Nous avons déménagé l’Unité d’hospitalisation de très courte durée (UHTCD), qui se situait dans la continuité des urgences, pour rattacher les locaux au service et ainsi augmenter de 30 % la superficie de l’accueil », fait savoir Anne Descouts. Une maison médicale de garde et une unité de décontamination hospitalière fixes vont également être créées.

La phase 2.1, qui aura lieu de décembre 2024 à mai 2025, consistera en l’aménagement des locaux du circuit long, de ceux relatifs à la logistique de proximité et des locaux de soins, ainsi qu’à l’aménagement de la zone septique provisoire et des chambres de garde. De mai à novembre 2025 (phase 2.2), les travaux concerneront l’aménagement des espaces de coworking et le réaménagement de circuit long. Enfin, la phase 3 consistera en l’aménagement du secteur gériatrique, de la zone septique définitive et des locaux administratifs.

Des travaux en site occupé

Les travaux, qui devraient se terminer au premier semestre 2026, se déroulent en site occupé, d’où le découpage par phases, afin de limiter les zones de nuisances liées aux bruits et à la poussière tout en garantissant l’arrivée des patients. L’unité d’hygiène hospitalière est d’ailleurs impliquée dans les travaux.

« A chaque étape, nous faisons les vases communicants entre les zones, fait savoir Anne Descouts. De fait, les locaux ne vont pas nécessairement détenir leur affectation définitive avant la fin des travaux, afin de pouvoir travailler de la manière la plus efficace possible. » Le CH de Bourges a obtenu des financements de l’Agence régionale de santé (ARS) Centre-Val-de-Loire à hauteur de 3,3 millions euros, pour une enveloppe totale de 10,655 millions d’euros de travaux, le reste étant financé principalement par l’emprunt.

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