CH de Valence : la « stér » change d’air

Un bâtiment flambant neuf est bientôt prêt pour accueillir le plateau technique du CH de Valence. Premier de cordée, l’unité de stérilisation doit déménager cet automne. Un transfert de quelques dizaines de mètres tout au plus pour bénéficier d’une meilleure qualité de vie au travail et d’une plus grande surface. Mais qui nécessite une organisation sans failles pour ne pas interrompre une activité indispensable au bon fonctionnement des blocs.

© JMB

5,6 millions unité d’œuvre en 2023, plus de 150 000 compositions. L’unité de stérilisation du CH de Valence ne chôme pas. « Nous commençons à retrouver l’activité d’avant Covid », estime sa responsable, Claire Combe, pharmacienne.  Il faut dire que l’équipe (18,9 ETP) œuvre aussi au bénéfice de tous les établissements publics de la Drôme, à l’exception de Montélimar, ainsi que pour deux libéraux.

L’équipe associée à la conception

Anais Ranc, référente de stérilisation, et Claire Combe, responsable du service

Cet automne, normalement fin septembre, l’unité et ses machines vont changer de nid. Et s’installer au rez-de-jardin d’un bâtiment tout neuf, construit à quelques encablures, qui abritera le plateau technique (blocs, réanimation et l’unité de surveillance continue dans les étages supérieurs). L’emplacement actuel de la stérilisation, qui a pratiquement vingt ans, n’était plus aux normes, notamment les systèmes de sas. « Le déménagement, c’est l’évènement de la décennie », plaisante à moitié Claire Combe.

Fruit d’une longue réflexion, le nouveau décor ne tombe pas du ciel. « L’équipe a été associée à la conception de l’édifice. Nous avons présenté nos propres plans, validés par l’architecte, en demandant précisément ce que nous souhaitons. » Tous les agents visitent leur futur espace de travail au fur et à mesure de l’avancée  du chantier. En général, le mercredi. « Cela leur permet de se projeter. Le fait d’avoir vu les pièces change la donne, par exemple quand on réfléchit à la façon dont il faudra organiser la marche en avant, pour la tenue vestimentaire, les repas ».

Doublement de la superficie pour le lavage et le conditionnement

Améliorer la QVT est l’un des objectifs du déménagement

Plusieurs bénéfices sont attendus. « Nous allons doubler la surface de lavage, avec une zone bien dédiée pour réceptionner le matériel, ce qui est exigé par la réglementation », argue-t-elle. La zone de conditionnement, qui bénéficiera de la lumière naturelle, verra également sa superficie augmenter. « Avec des postes de travail plus adaptés à l’activité, et du mobilier en matériau composite qui ne sera pas réfléchissant, contrairement à l’inox », précise la pharmacienne.

Autre atout : une centrale de traitement d’air toute neuve. « Elle sera beaucoup plus fine, afin de réguler la température et l’hygrométrie, ce qui est très important pour nous. » Une nouvelle cabine de lavage sera également implantée, en lieu et place de l’actuelle qui a fait son temps. « Elle pourra prendre en charge à la fois l’instrumentation et les conteneurs. Ce qui va améliorer la gestion des flux, puisque nous avons des arrivées massives dès 6 heures du matin », se félicite Claire Combe.

Un transfert en deux phases

Dans le futur bâtiment, deux ascenseurs vont changer la vie de l’unité, située sous les blocs. « Aujourd’hui, nous sommes déjà dans cette configuration. Sauf que nous utilisons des monte-charges vieillissants. Les ascenseurs nous offriront plus de liberté : nous pourrons mettre plus de matériel et de l’accompagner ».

Transfert des équipements en deux étapes

Pour maintenir l’activité, le transfert se fera en deux phases, étalées sur deux mois.  « Pendant 4 semaines, nous continuerons à travailler dans les locaux actuels avec la moitié de nos équipements. Puis nous passerons dans le nouveau bâtiment lorsque deux laveurs, deux autoclaves et la nouvelle cabine auront été installés. » Le retour à la normale s’effectuera lorsque l’intégralité des matériels aura rejoint l’équipe. En attendant, il faudra assurer, sans réelle baisse de volume. « Pendant ces huit semaines, nous serons obligés d’allonger notre délai de rendu, et nous allons voir avec chaque établissement ce qu’on peut lui proposer. »

Une préparation réfléchie collectivement

Les agents ont été sollicités au sujet de l’organisation pendant la période transitoire

Le déplacement est minutieusement préparé de manière collective. Car l’unité, Iso 9001 depuis déjà dix-huit ans, a le souci du détail. « Nous avons une énorme démarche qualité. C’est pour cela que tout se réfléchit en groupe de travail. Les agents, et c’est atypique, ont été sollicités pour savoir comment ils se voyaient travailler pendant cette période des travaux. Ils ont accepté de terminer une heure plus tard. Et de venir le dimanche, si besoin. »

Claire Combe ne montre pas d’inquiétude particulière. « L’équipe a déjà vécu ce scenario durant l’été 2017 lorsque nous avons changé tous nos autoclaves et nos laveurs, même si c’était plus facile en raison de la baisse d’activité due à la période. » Pour parer à tous les aléas, une cartographie des risques a été travaillée également de façon collégiale. « Nous avons listé et anticipé tous les problèmes éventuels, de la mauvaise qualité de l’air à la fuite d’eau… Et imaginé ce qu’il faudrait mettre en place si jamais cela ne se passe pas comme prévu. » Y compris une convention de dépannage avec un établissement en plan B.

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *