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Un pôle logistique pour 4 Ehpad bientôt en construction à Châlus

L’Ehpad public de Châlus (Haute-Vienne) porte la construction d’un pôle logistique de 1400 m2 qui devrait voir le jour en 2025. Objectif :  disposer d’une cuisine centrale moderne capable de livrer aussi trois autres Ehpad, et de mutualiser également en partie la blanchisserie.

© EHPAD Châlus

Le projet est sur les rails depuis environ six ans afin de répondre à une problématique commune aux Ehpad : leurs cuisines vieillissantes. A l’origine, le projet ne concernait que les Ehpad de Châlus et de Nexon, établissements publics à gestion autonome, liés par une convention de direction commune. « Un projet de restructuration concernant les cuisines était en discussion », explique Pierre-Jean Menou, directeur des établissements, précisant que l’idée du pôle a été initiée par son prédécesseur. Plutôt que d’entreprendre d’importants travaux sur chacun des sites, il a préféré réfléchir à la construction d’une cuisine centrale pour une gestion mutualisée des repas des deux sites.

L’idée a séduit les Ehpad d’Aixe-sur-Vienne et des Cars, appartenant à la Mutualité Française Limousine (privé à but non lucratif).  Rencontrant les mêmes problématiques de cuisines âgées, ils étaient fortement encouragés par les services départementaux à rénover leur site. C’est ainsi qu’est né le projet de construction du pôle logistique pour une mutualisation de la restauration et d’une partie de la blanchisserie, sur un terrain cédé par la commune de Châlus, situé sur la zone d’activités « Chez Fontanille ».

Une cuisine centrale mutualisée

© EHPAD Châlus

Les travaux devraient débuter au mois d’avril pour 15 mois environ. A terme, la cuisine centrale livrera les quatre Ehpad, en liaison froide, trois fois par semaine (lundi, mercredi et vendredi). La capacité de production est de 1200 à 1300 repas par jour avec, dans un premier temps, des objectifs fixés à 880 repas quotidiens. Au sein de chaque Ehpad, des cuisines relais permettront aux agents de service de réchauffer les plats et d’assurer le service. La cuisine centrale ne fonctionnera donc pas le weekend.

« L’un de nos objectifs, avec ce projet, est aussi d’améliorer les conditions de travail des cuisiniers et de veiller à ce qu’ils ne travaillent plus les fins de semaine », remarque le directeur. Les effectifs ne vont pas pour autant diminuer. « C’est d’ailleurs l’un de nos défis, à savoir introduire du personnel de la Mutualité Française Limousine au sein du pôle porté par un Ehpad public, car leurs cuisiniers ne détiennent pas le même statut, rappelle Pierre-Jean Menou. Nous travaillons encore au montage juridique de cet axe, en sachant que l’une des solutions pourrait être une mise à disposition du personnel. »

Le pôle logistique va également porter l’activité de blanchisserie – 155 tonnes de linge par an – mais uniquement pour les Ehpad de Châlus et de Nexon, qui ne souhaitent plus l’avoir sur site, pour des questions de sécurité incendie.

Un projet à 3.8 millions d’euros

L’EHPAD de Châlus

Côté finances, en 2020, lorsque le projet a été budgétisé une première fois, l’estimation était fixée à 2.4 millions d’euros hors taxe. Désormais, avec l’inflation et la hausse des prix des matériaux, il est de 3.8 millions d’euros HT. « Nous avons obtenu des subventions de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) à hauteur de 300 000 euros », fait savoir Pierre-Jean Menou, précisant que l’Ehpad de Châlus est l’unique porteur du pôle, dans le cadre d’un budget annexe.

Le coût de fonctionnement du pôle logistique va notamment être financé par la facturation des repas à chacun des quatre établissements. Idem pour la blanchisserie. En revanche, pour la construction, l’Ehpad de Châlus supporte seul l’investissement, par l’emprunt, avec toutefois une répercussion sur le coût des repas facturés aux Ehpad.

« Avec le renchérissement du projet, j’ai un réel enjeu à chercher de nouveaux financements afin d’éviter une répercussion du prix sur les usagers ou une hausse trop importante du tarif du repas, qui va tout de même avoir lieu en raison de l’augmentation du prix des produits alimentaires », indique le directeur avant de conclure : « J’ai bon espoir de trouver des investisseurs car notre projet est cohérent et doit permettre à chaque établissement, par la mutualisation, de faire des économies. L’idée n’est en aucun cas de générer un impact défavorable sur le prix de journée de l’établissement. »

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