Les start-up françaises ne manquent pas dans le secteur de la santé. Néanmoins, leurs solutions et produits de pointe ont souvent du mal à se diffuser et à accéder au marché. Cette étape de passage à l’échelle est pourtant névralgique puisqu’elle conditionne leur avenir économique, la baisse des coûts de production et l’appui d’investisseurs.
C’est pourquoi François Braun, ministre de la Santé et de la Prévention, Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie, avec Bruno Bonnell, secrétaire général pour l’investissement, en charge de France 2030, et Lise Alter, directrice générale de l’Agence de l’innovation en santé (AIS), annoncent le lancement d’un plan pilote, dans le cadre de France 2030, pour faire des achats publics un levier pour faciliter le déploiement de ces solutions innovantes.
Agissant pour le compte de l’État, la directrice générale de l’AIS, rattachée au secrétariat général pour l’investissement, a donc signé, lors de SantExpo, des partenariats avec les deux centrales d’achat du secteur de la santé. Ces accords visent à leur permettre, en complément de la veille qu’elles mènent, d’anticiper les impacts susceptibles d’être apportés par l’arrivée de solutions et d’en faire bénéficier leur réseau.
La signature du partenariat entre le Resah et l’AIS. De gauche à droite : Dominique Legouge, DG du Resah, Lise Alter, DG de l’AIS, Charles-Edouard Escurat, directeur du pôle accélération et transformation de l’AIS, et Louis Potel, directeur de l’innovation et des affaires internationales du Resah.
De leur côté, les centrales d’achat proposeront à l’AIS des thématiques susceptibles de l’intéresser au regard des travaux menés, et procèderont chaque année à la passation de marchés visant spécifiquement à retenir des solutions innovantes à destination de leurs bénéficiaires qui pourront prétendre à une labellisation de la part de l’AIS.
Directeur du pôle Accélération et transformation de l’AIS, Charles-Édouard Escurat, a souligné la volonté de poursuivre les efforts menés dans ce domaine depuis plusieurs années. « L’achat public est un passage quasi obligé pour les entreprises souhaitant se développer dans le monde de la santé. Les centres hospitaliers constituent des références fortes, valorisables auprès de financeurs, et peuvent permettre d’accéder à un réseau constituant un gain de temps considérable. Par ailleurs, il apparaît que, le plus souvent, les quelques mois précédant l’arrivée sur le marché pour une innovation sont particulièrement critiques pour l’entreprise qui la développe. En effet, les financements levés plus tôt dans le cycle de la solution sont à ce stade généralement presque épuisés. Pour l’entreprise, c’est alors une course contre la montre et toute semaine gagnée est primordiale. Pour les établissements également, l’intérêt est essentiel : la captation des innovations constitue un enjeu d’attractivité pour les équipes et les patients ».
L’agence dirigée par le docteur Lise Alter a également conclu un partenariat avec l’ANAP afin d’identifier et d’amplifier les initiatives innovantes portées par les établissements de santé en matière d’achats de solutions innovantes, de mise en place de directions recherche et innovation et d’acculturation au management de l’innovation.
