Après avoir été adoubé par le gouvernement luxembourgeois en mai dernier, le projet de loi portant création de la Centrale nationale d’achats et de logistique (CNAL) a été déposé devant la Chambre des députés en juin, et présenté à sa commission santé et sécurité sociale à la mi-juillet.
Le texte est la conséquence des leçons tirées de la crise Covid. Le Grand-Duché veut améliorer l’approvisionnement en matériel médical de ses établissements de santé. La mise au point d’une centrale avait d’ailleurs été recommandée par un rapport de l’OCDE.
La CNAL, qui exercera une activité de pharmacie hospitalière, aura naturellement pour mission de mutualiser les achats « à vocation médicale et sanitaire, médicaments, substances médicamenteuses et fournitures », ainsi que des prestations de service.
Mais elle aura aussi un important rôle logistique puisqu’elle sera chargée de conserver les produits, de les distribuer et de gérer un « stock critique » (vaccins, EPI, médicaments…) afin d’affronter une éventuelle autre crise sanitaire ou de prévenir une pénurie.
Dégager des économies d’échelle, libérer du temps soignant
Trois plus-values sont attendues. Evidemment obtenir des économies d’échelle. Améliorer la productivité grâce à un pilotage centralisé, automatisé et informatisé des produits et gagner des espaces de stockage. Enfin libérer du temps soignant (de 7 à 10 % selon les estimations) puisque la CNAL pourra aussi se charger des commandes et livraisons, ainsi que du rangement au sein des unités de soins.
En l’état actuel du texte, les hôpitaux auraient obligation de s’approvisionner auprès de la CNAL pour les produits de santé, sauf dérogations (impossibilité pour la centrale de fournir les produits demandés, urgence…). Les autres acheteurs luxembourgeois, notamment les organismes intervenant dans le secteur social, familial et thérapeutique, pourraient recourir aux services de la centrale.
La CNAL – qui devrait être opérationnelle d’ici 6 à 7 ans, a indiqué le gouvernement à la commission parlementaire – sera financée au démarrage par l’Etat. Elle devrait ensuite être capable de fonctionner par ses propres moyens.