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Arnaud Mongeville : d’infirmier à directeur des achats

Directeur des achats au sein du GHT Cœur Grand Est depuis le début 2024, Arnaud Mongeville, promotion EHESP Marie Marvingt, a débuté sa carrière hospitalière comme soignant au sein de ce territoire. Une expérience dont il tire profit dans ses nouvelles fonctions.

« À l’origine, je suis un soignant, je suis né infirmier même si au départ, j’ai effectué ce choix par dépit », reconnaît Arnaud Mongeville. Car ce ne sont pas les soins qui l’attirent mais le sport. Il nourrit l’espoir de devenir professeur. « J’étais déjà professeur de tennis, fait-il savoir. J’avais fait de la compétition et j’étais également membre d’un club de volley. Je m’orientais donc vraiment dans cette voie. Mais l’année où j’ai voulu intégrer l’UFR STAPS, les épreuves ont été modifiées et le tennis retiré. J’ai choisi le javelot à la place mais j’ai été remercié. »

Coup de coeur pour le métier d’infirmier

C’est donc vers l’Institut de formation en soins infirmiers (IFSI) de Verdun qu’il se tourne. « Finalement, après quelques semaines, j’ai eu un coup de cœur pour ce métier, empreint de bienveillance et d’empathie. » Il exerce pendant 12 ans à l’hôpital de Verdun comme infirmier en soins généraux, avant de passer le concours de cadre de santé, fonction qu’il exerce sept ans en médecine, physique et réadaptation (MPR).

Il continue de gravir les échelons en devenant cadre supérieur de santé, également pendant sept ans, dans le secteur médico-social. « À cette période-là, j’ai commencé à avoir des fourmis dans les jambes. Je voulais faire autre chose. Je ne suis pas un ambitieux, mais pourquoi pas directeur ? » Une fonction côtoyée en tant que cadre supérieur de santé puisque « pendant mes dernières années à ce poste, il n’y avait pas de directeur, je remplissais donc ce type de missions », confie-t-il.

Préparation au concours et adaptation

Après s’être rapproché de la direction des soins, il commence un parcours de préparation pour intégrer l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP). Il suit une première formation de remise à niveau au Centre national de l’expertise hospitalière (CNEH), puis réussit le concours pour intégrer le cycle préparatoire de l’EHESP. En 2022, le voilà à Rennes. À 50 ans, il doit trouver sa place, d’abord en tant que sénior et soignant au sein de la promotion. « Sur 85 élèves, nous étions environ 5 à être soignants de formation, et j’étais face à des élèves de l’âge de ma fille, fortement engagés dans leurs études, résume-t-il. Face à eux, ma force reposait sur mon expérience. »

C’est lors des stages qu’il fait valoir ce vécu, en aidant ses collègues à appréhender et comprendre le milieu hospitalier qu’ils ne connaissaient pas nécessairement. Retourner sur les bancs de l’école après une longue expérience professionnelle n’est pas forcément simple. Sa solution : se ressourcer auprès de ses proches. « Quasiment toutes les semaines, j’ai fait le trajet pour rentrer chez moi, un choix fatigant mais qui m’a permis d’être bien dans ma tête pendant ma formation », soutient-il.

Une arrivée inattendue dans les achats

« J’ai été un élève studieux, et j’ai décidé de la suivre comme un enfant qui ferme les yeux et profite à 100 % de ce qui lui est offert. » Arnaud Mongeville effectue son stage au CHR de Metz-Thionville, une structure de grande taille, multisites. « J’étais à la direction des affaires médicales, mais chaque direction m’a donné un dossier ou deux à suivre, raconte-t-il. J’ai donc travaillé sur différents sujets, dont les fonctions logistiques. »

À la sortie de l’école,  en janvier dernier, le DG du GHT où il travaillait comme cadre supérieur de santé lui propose le poste de directeur des achats et des coopérations territoriales. Un mois après, premier changement de programme. La technicienne qui chapeaute les achats quitte son poste. « Pensant devoir intervenir uniquement sur l’axe stratégique, je me retrouve finalement dans la technique », rapporte-t-il. Un mois plus tard, son nouveau DG, arrivé en mars, lui demande se concentrer uniquement sur les achats, « une fonction qui s’avère correspondre parfaitement à mes valeurs. Avec le recul, j’estime être au bon endroit », reconnaît-il.

Ne pas gaspiller l’argent public

L’une de ses plus-values ? Être un ancien soignant. « Je connais le matériel, je partage le même langage que les professionnels de santé et je peux aussi anticiper leurs besoins, tout en les interrogeant précisément sur leurs pratiques, me permettant ainsi d’apporter des réponses adaptées », explique Arnaud Mongeville, qui s’investit également dans le développement durable.

« Certes, nous sommes obligés, dans le cadre de nos marchés, de respecter des critères de développement durable et de RSE mais j’aimerais aller plus loin. » Avec l’accord du DG du GHT, il s’est donc saisi des dossiers bilan du gaz à effet de serre et décret tertiaire. « Je travaille aussi, avec le directeur de la logistique, à la mise en place de panneaux photovoltaïques et je m’investis sur le parc automobile, car nous n’avons pas le nombre de véhicules électriques appropriés. » Autant d’actions menées en suivant son mantra : « Ne pas gaspiller l’argent public ! »

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