« L’ensemble des services de restauration des établissements du Groupement hospitalier de territoire (GHT) de la Loire ont décidé, fin 2023, de s’engager dans la démarche Mon Restau Responsable », fait savoir Julie Delaitre, directrice adjointe du CH de Roanne. Une quinzaine d’établissements sont concernés, chacun déclinant les objectifs comme il l’entend.
Mais pour les achats publics dans le domaine de la restauration, ils se doivent de solliciter le Groupement régional d’achats alimentaires (GRAAL), ouvert à toute structure de santé publique ou privée de la région Auvergne-Rhône-Alpes et limitrophe, qui respecte les critères du label « Mon Restau responsable ».
Objectif : 30 % de produits répondant aux exigences Egalim en 2025
Au CH de Roanne, cet engagement se décline en plusieurs objectifs à commencer par l’amélioration de la qualité de services auprès des agents hospitaliers et des étudiants au niveau du self. « Nous avons mené une enquête de satisfaction sur la qualité des denrées alimentaires, l’accueil et le choix des aliments pour ainsi nous adapter à la demande », indique Julie Delaitre.
L’établissement a également augmenté la part des produits répondant au respect des critères de la loi Egalim et ceux issus de l’agriculture biologique. « Aujourd’hui, 21 % de nos produits respectent les critères de cette loi, et nous souhaitons atteindre les 30 % en 2025, expose Didier Perard, responsable de la restauration au CH de Roanne. Nous sommes aussi à 12 % de produits issus de l’agriculture biologique et envisageons une augmentation de 2 à 3 % l’année prochaine. »
Autre enjeu : diversifier les sources de protéines en proposant davantage de plats végétariens depuis début 2024 aux agents hospitaliers et aux étudiants. « Nous n’avons pas encore déployé cette offre sur l’ensemble de l’hôpital, car pour les patients, cela implique une autre approche en lien avec des diététiciens notamment », fait savoir la directrice adjointe. En revanche, les agents et les étudiants bénéficient d’une proposition de plats végétariens, a minima, trois fois par semaine et dans la majorité des cas, quotidiennement.
Convention avec la SPA
Quatrième objectif : lutter contre le gaspillage alimentaire au self et dans les services de soin. Des campagnes de sensibilisation sont menées en ce sens auprès des équipes soignantes et des usagers avec des actions concrètes telles que le tri et la pesée des déchets afin de réduire leur quantité. « Nous cherchons à sensibiliser tout le monde afin que dans les services, les équipes prévoient le bon nombre de repas pour les patients et que chacun prenne la juste quantité pour se nourrir », explique Julie Delaitre.
Si besoin, les agents et les étudiants peuvent demander un doggy bag. « Nous avons aussi souscrit une convention avec la SPA du Roannais afin qu’elle récupère nos surplus de production pour nourrir les animaux », fait savoir Didier Perard. L’équipe avait envisagé de les proposer à la vente à emporter mais la surproduction n’est pas suffisante pour satisfaire l’ensemble des agents potentiellement en demande. « Par souci d’équité de traitement, il est plus simple de les remettre à la SPA », précise la directrice adjointe.
Contenants en pulpe de canne à sucre
L’établissement réduit également l’usage du plastique et améliore le recyclage en remplaçant les barquettes en plastique par des contenants en pulpe de canne à sucre biodégradable, « qui nous coûtent cinq fois plus cher, mais nous permettent d’être dans une démarche éco-responsable », se félicite Julie Delaitre, précisant qu’au self, 98 % de la vaisselle est lavable et que les produits de nettoyage sont écolabellisés.
Enfin, l’établissement participe à un engagement institutionnel de réduction de la consommation d’énergie. Pour le service restauration en particulier, un assistant à maîtrise d’ouvrage travaille à la réhabilitation de l’unité de production, aujourd’hui située dans un bâtiment datant des années 1980. « Nous allons investir dans un outil davantage aux normes et moins consommateur d’énergies », rapporte la directrice adjointe avant d’ajouter : « L’unité va être repensée car elle est aujourd’hui surdimensionnée par rapport aux besoins. »
Changement du tunnel de lavage et de la plonge
Les travaux devraient débuter sur la période 2028-2030, avec un investissement d’environ un million d’euros. En attendant, les équipements vétustes peuvent déjà être remplacés afin de réduire la consommation d’eau et d’électricité. Cette année, le tunnel de lavage et le système de plonge ont été changés. « Nous assurons un plan de renouvellement régulier avec un budget d’investissement courant afin de permettre aux agents de travailler dans de meilleures conditions et aux équipements de consommer le moins possible », conclut Didier Perard.