« Pourquoi aller chercher ailleurs, pour approvisionner nos restaurants collectifs, ce que nous faisons si bien tout près de chez nous ? » Lancée par le président du CD du Puy-de-Dôme, Lionel Chauvin, la question ouvrait, jeudi 23 novembre, la 5e édition des trophées nationaux acheteurs Agrilocal, un réseau justement créé, en 2013, pour mettre en relation acheteurs et fournisseurs. L’ambition tenait alors en une phrase : « faire de nos restaurants collectifs les premières vitrines de l’excellence de notre agriculture et de nos terroirs ».
Et dix ans plus tard, l’aspiration, stimulée par la loi Egalim, se fait partagée par 38 départements qui, adhérant à cette plateforme gratuite, permettent à 3 700 acheteurs d’offrir, dans le plein respect des règles des marchés publics, une restauration collective « de plaisir et de goût », élaborée à partir des produits frais de 6 400 fournisseurs locaux. Des acheteurs mis à l’honneur ce soir-là pour leur engagement.
Faire une restauration exemplaire
Constituant un tiers des utilisateurs du dispositif, les collèges se taillent la part du lion avec un lauréat dans trois des huit catégories distinguées. D’abord celle des « Collèges » bien évidemment, attribuée au collège Joseph Anglade de Lézignan (Aude) qui affiche plus de 1000 marchés contractualisés depuis 2018 et œuvre pour que « la restauration collective devienne un exemple pour toute la restauration hors domicile » selon son chef cuisinier, Pierre-Yves Rommelaere.
Mais les établissements du second degré raflent aussi le Prix spécial « Solidarité » (Collège Alain Fournier d’Alban – Tarn) ainsi que le Prix spécial « Engagement » (Collège Léonard de Vinci de Bois Guillaume – Seine-Maritime) dont 36 % des approvisionnements locaux s’avèrent, qui plus est, issus de l’agriculture biologique bio.
550 marchés contractualisés en 3 ans
De leur côté, les cantines scolaires – un quart des acheteurs inscrits – se voient deux fois primées, la première au titre de la catégorie « École » comme il se doit – Restaurant scolaire de Moré (Landes) avec 400 marchés contractualisés depuis 2019 pour 46 000 repas annuels, la seconde au profit de la mairie de Carbonne (Haute-Garonne) qui reçoit le Prix spécial « Espoir » pour ces deux nouveaux restaurants scolaires.
L’établissement de formation professionnelle agricole de Montpellier-Orb-Hérault à Pézenas est par ailleurs lauréat dans la catégorie « Lycée » et la régie départementale du Parc des oiseaux de Villars les Dombes (Ain) l’est également pour « Autres restaurants collectifs » : plus de 800 consultations lancées et 550 marchés contractualisés depuis 2020, au bénéfice de ses 100 000 convives servis chaque année.
Le repas au cœur du parcours de soin
Last but not least, le centre hospitalier Moulins-Yzeure (Allier), qui compte parmi les 74 centres hospitaliers et 348 établissements médico sociaux de la plateforme, décoche le prix dans la catégorie « Établissements médico-sociaux. » Remis à Frédéric Nardin pour la partie restauration et Sébastien Theallier pour la logistique, ces récompenses furent l’occasion de rappeler que « le repas doit être considéré comme partie intégrante du soin », non seulement par le biais d’une alimentation durable mais aussi à travers des ateliers thérapeutiques mis en place avec les patients en santé mentale autour de la réalisation de plats. Et que « manger comme à la maison » participe aussi au bien-être du personnel, ainsi qu’à l’animation du territoire.