« Et pourtant, nous ne sommes pas en Corse ! Ou en PACA ! » Jérôme Meunier, directeur adjoint, délégué aux finances et à la gestion des systèmes informatique du GHBS continue d’exprimer satisfaction à propos du système solaire fonctionnant depuis début mars. 300 m2 de panneaux installés sur le toit de la blanchisserie. Pas du photovoltaïque ! Du solaire thermique ! Des serpentins de cuivre derrière du verre dans lesquels circule l’eau à réchauffer. Dès qu’elle atteint 60°, elle remplit deux ballons de 15 m3 qui alimentent ensuite directement le tunnel de lavage de la blanchisserie.
200 MWh par an
Les besoins sont importants. 100 m3 d’eau par jour. La blanchisserie de Caudan, sur le site de l’EPSM Charcot produit jusqu’à 16 tonnes de linge par semaine pour tous les établissements de santé, publics comme privés, entre Quimperlé et Lorient, jusqu’à Plouguernével dans les Côtes d’Armor.
Si les panneaux solaires ne suffisent pas, la chaudière au gaz prend automatiquement le relais. Mais ils devraient fournir une puissance énergétique de 200 mégawattheures (MWh) par an, ce qui correspond à 40 % de la consommation totale de la blanchisserie, en dépit d’une exposition au soleil qui est ce qu’elle est, en Bretagne. Même si on est en Bretagne Sud.
Amortissement en 11 ans
« La technologie est simple. Mais elle fonctionne bien. Le capteur solaire est sans doute le grand moyen d’avenir pour faire des économies dans les blanchisseries », estime Jérôme Meunier.
Les panneaux ont été fabriqués en Belgique. L’investissement a été de 650 000 €, subventionné à 40 % par l’ADEME. Au prix actuel du gaz, l’amortissement est prévu en 11 ans. Mais le système devrait durer de 25 à 30 ans. L’idée en a été soufflée à l’oreille du GHBS par une Société publique locale faisant la promotion des nouvelles énergies : la SPL Bois énergies renouvelables à Lorient.
Pour l’installation, le GHBS s’est appuyé sur un cabinet conseil local. « Je me sentais en confiance », explique Jérôme Meunier. Il avait des inquiétudes sur les contraintes de maintenance mais il n’y a presque rien à y faire sauf à nettoyer de temps en temps les panneaux.
Maîtrise des tarifs à long terme
Une sorte de crash-test impromptu l’a aussi rassuré sur la solidité de l’installation sur le toit. Ils ont tenu le coup dans la tempête Cioran qui, le week-end de la Toussaint, a balayé la Bretagne Sud de vents jusqu’à 120 km/h.
L’investissement dans cette centrale solaire ne présente pas d’enjeu commercial direct pour la blanchisserie. Pas de clients à conquérir puisqu’ils sont tous déjà clients sur le territoire. Simplement, au départ, la possibilité de réaliser des économies et une maîtrise des tarifs dans le long terme. Une sorte de saine gestion.