« En 2021, nous nous sommes engagés dans la labellisation THQSE de notre maternité », explique Fébronie Tricheux, directrice adjointe du pôle Performance environnementale hôtelière et technique et référente développement durable au sein du CHI de Fréjus-Saint-Raphaël. Cependant, la démarche de développement durable est structurée depuis 2018.
« L’activité de la maternité nous a paru correspondre à une bonne entrée dans le processus de labellisation car les exigences environnementales comptent d’autant plus pour les jeunes parents et nous disposions aussi de l’adhésion du service de maternité, engagé dans la mouvance du processus de prévention », ajoute-t-elle. Le label THQSE est organisé autour d’une centaine de critères, dont une vingtaine strictement dédiée, à l’époque, à la maternité, les 80 autres concernant des actions plus globales pour l’ensemble de l’établissement.
43 filières de déchets
« En nous engageant dans la démarche, nous avons donc travaillé sur les achats, les transports ou encore les déchets, rapporte Frédérique Maamar, responsable des services logistiques. Une fois le CHI labellisé niveau or pour sa maternité, l’établissement a décidé de poursuivre l’action, et ce même si le niveau des critères de la grille d’évaluation du label a été relevé avec le nouveau référentiel 2024. »
L’étendue des mesures prises pour obtenir le label THQSE niveau or est large. Outre la substitution, au bloc opératoire, des gaz halogénés par des gaz moins polluants, et le retrait des produits contenant des perturbateurs endocriniens au sein de la maternité, l’établissement a agi sur le tri des déchets et dispose aujourd’hui de 43 filières, « là où le nombre moyen est de 16 d’après une étude de la Fédération hospitalière de France (FHF), précise Fébronie Tricheux. Il s’agit d’un très bon score pour un établissement de notre taille. »
Potage à la demande, nettoyage sans produit chimique, fin de l’arrosage
Les choix opérés par l’établissement lui demandent un investissement financier. « Nous avons par exemple décidé de placer certains déchets – tels que les tenues de bloc souillées ou les emballages non recyclables – dans la filière d’incinération, même si ce n’est pas obligatoire et nous coûte plus cher, car nous savons que sur notre territoire, les déchets ménagers sont enfouis. Par principe de précaution, nous préférons qu’ils soient incinérés. »
Toujours dans le domaine des déchets, alimentaires cette fois-ci, le tri se fait désormais à la source, au sein des services, conduisant à des changements de pratiques des agents, devenus acteurs de la réduction du gaspillage alimentaire. Le potage est désormais servi à la demande et la quantité de pain a également été réduite.
L’établissement développe l’écoconception des soins, mène des actions en faveur de la qualité de vie et les conditions de travail de ses agents (avec par exemple le défi Feel and Run, challenge sportif inter-services), applique un plan de sobriété énergétique (remplacement des équipements énergivores : suppressions de panneaux et remplacement par des LED, installations de détecteurs dans les circulations éclairées 24h/24h et campagne de sensibilisation des agents et usagers), entretient ses sols sans produit chimique et a supprimé l’arrosage des espaces verts en privilégiant la plantation d’essences méditerranéennes.
Audit à blanc et évaluation
Avant de se faire auditer par un organisme indépendant pendant deux jours, l’établissement a bénéficié d’un audit à blanc effectué par l’agence Primum Non Nocere. « A l’origine, c’est notre Agence régionale de santé qui a lancé un appel à projet dans lequel nous nous sommes inscrits, explique Fébronie Tricheux. Dans ce cadre, nous pouvions obtenir un autodiagnostic avec un plan d’actions mené par Primum Non Nocere. Cette équipe a détaillé l’ensemble de nos comportements pour ensuite élaborer le plan d’actions. Nous avons ensuite poursuivi dans cette démarche grâce à son accompagnement en présentiel. »
Après un temps dédié à la mise en œuvre des préconisations, l’agence a réalisé un audit à blanc. L’ensemble du process a été financé par l’Association nationale pour la formation permanente du personnel hospitalier (ANFH). Un mois avant l’audit officiel, « nous avons téléchargé les éléments de preuves sur une plateforme dédiée, avec des pièces obligatoires à fournir faute d’élimination », indique Frédérique Maamar. Le jour de l’audit, l’établissement hospitalier a réuni un collectif de responsables afin de répondre aux questions de l’auditrice, qui a également effectué des visites de vérification sur place.
L’envol du colibri
Dès lors que la dynamique du développement durable est intégrée dans le quotidien d’un établissement, « il ne s’agit plus d’une démarche lourde à mettre en place, pointe la directrice adjointe. Les changements de pratiques en lien avec cet engagement sont plus faciles à conduire que ceux menés pour des raisons économiques par exemple. »
Pour partager les actions mises en place, la direction a créé une newsletter mensuelle, le Colibri du CHI. Outre communiquer sur les actions réalisées et sensibiliser ses agents, « nous les invitons à nous transmettre leurs actions afin de mettre en valeur leur dynamique, soutient-elle. Il s’agit aussi d’une manière de prendre compte des avancées de l’établissement dans chaque domaine ».