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La récupération du gadolinium fait son chemin

Lancé il y a deux ans à Brest, le projet Mégadore de récupération du gadolinium, terre rare des produits de contraste utilisés en radiologie, poursuit sa route. Un changement de logistique est envisagé. Les prémices d’une filière de recyclage se dessinent.

© Epictura

Angleterre, Suisse, Monaco… Le professeur Douraied Ben Salem égrène les origines des derniers adhérents au programme Mégadore (Medical Gadolinium Recycling) qu’il a présenté pour la première fois en décembre 2021 (lire notre article du 21 février 2022). Ils sont 524 aujourd’hui, établissements de santé et centres de radiologie à l’avoir rejoint, en France et en Europe.

Ils renvoient vers Brest leurs flacons d’1,5 litre d’agent de contraste récupéré des seringues qui ont servi à l’injecter. « J’ai 500 litres dans ma cuve », explique le Professeur Ben Salem. Lequel envisage de changer de logistique, de passer à des jerricans de 20 litres qui « seraient bons pour un an ».

Récupération dans les urines

D’autant que depuis la réforme du 1er juillet dernier pour faire faire des économies à l’Assurance Maladie, les patients n’achètent plus l’agent de contraste de leur examen en pharmacie. Seuls les radiologues y ont accès, en direct ou par le biais de leurs établissements. Les doses ne sont plus individualisées mais multi-patients. Du produit à la durée de vie de 12 à 24 heures, un seul prélèvement servant à plusieurs examens, il devrait y avoir moins de gâchis. Ainsi, le « gisement » de gadolinium dans les seringues, estimé à 15 % par dose individuelle devrait diminuer.

Mais la recherche dans les urines des patients, l’autre grande source de récupération de la précieuse terre rare progresse. Des radiologues milanais ont demandé à leurs patients de récupérer leurs urines dans l’heure suivant leur examen. Dans ce laps de temps, peut-être moins (1/2 h) il serait possible de récupérer 15 % du gadolinium. A condition, bien sûr de mettre au point ensuite son extraction des urines.

« Le processus industriel de recyclage est encore à inventer », philosophe Douraied Ben Salem. Il semble l’être aussi auprès des fabricants d’agents de contraste. Le groupe chimique Solvay, par exemple, impose de ne récupérer qu’un produit concentré et 150 kg par 150 kg. Un début.

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