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Empreinte carbone du secteur autonomie : 10 millions de tonnes au compteur

Selon le rapport du Shift Project, le secteur autonomie (établissements de personnes âgées, d’accueil des jeunes et adultes en situation de handicap…) produit aujourd’hui autour de 10 millions de tonnes équivalent CO2 par an, soit environ 1,5 % des émissions nationales de gaz à effet de serre. L’ONG a identifié les leviers de décarbonation pour approcher, sans les atteindre, les objectifs fixés par les Accords de Paris d’ici 2050.

© Epictura

Après celle du secteur de la santé (lire nos articles du 29 novembre 2021 et du 13 mars 2023), au tour de l’empreinte carbone du secteur de l’autonomie d’être radiographiée par l’ONG Shift Project. Des investigations menées avec l’aide de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), de l’École des dirigeants de la protection sociale (EN3S), de la Chaire RESPECT (RÉsilience en Santé, Prévention, Environnement, Climat et Transition) et de l’EHESP (École des hautes études en santé publique).

L’enquête fournit un premier chiffre : 10 millions de tonnes équivalent CO2 par an, soit environ 1,5 % des émissions nationales de gaz à effet de serre. La moitié d’entre elles proviennent des EHPAD.  Le rapport du Shift Project cartographie les principales sources : les déplacements (26 %), la restauration (24 %), la consommation d’énergie des bâtiments (22 %). La partie soins (médicaments, DM…) ne pèse que 6 % du total.

Rénovation thermique, véhicules électriques et alimentation végétale

© Shift Project

Mais l’étude ne se contente pas de cet état des lieux. Elle pointe aussi du doigt la probable évolution. En raison du vieillissement de la population, les émissions de GES pourraient croître de plus de 40 % d’ici 2050.  Comme à son habitude, le Shift Project fait le tour des leviers de décarbonation afin de mieux savoir où agir.

Dans les deux scenarii envisagés (avec ou sans virage domiciliaire pour les personnes âgées), ces derniers sont similaires : rénover thermiquement les bâtiments, remplacer les systèmes de chauffage au fioul et au gaz par des chauffages bas carbone (réseaux de chaleur, électricité, biomasse, pompes à chaleur), équiper les services à domicile en véhicules électriques légers ou encore favoriser les protéines d’origine végétale dans l’alimentation des personnes accompagnées ou favoriser un approvisionnement alimentaire bas carbone (denrées locales et de saison).

Trouver d’autres leviers pour atteindre les objectifs des Accords de Paris

De quoi réduire les émissions d’ici 2050 à 2,9 millions de tonnes d’équivalent CO2. Les mesures adéquates impliquent des investissements des opérateurs et le soutient financier des pouvoirs publics. La CNSA va chiffrer d’ici cet été l’impact économique de cette nécessaire décarbonation et évaluer les besoins de financement, a promis Vanessa Wisnia-Weill, directrice du financement de l’offre de la Caisse.

Néanmoins, même en se retroussant les manches, les gisements repérés par le Shift Project ne suffiront pas à atteindre la cible pour 2030 (-34 %), ni ceux fixés par les Accords de Paris (80 % de baisse). En 2050, si le travail a été effectué, les émissions du secteur autonomie dépasseront encore de quasiment un million de tonnes équivalent CO2 l’objectif imaginé. Pour y parvenir, il faudra donc trouver d’autres leviers, a prévenu l’ONG.

Pour lire le rapport complet

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